Hier, c'était le conseil de classe. Et c'est bien la première fois de ma scolarité que je n'appréhendais pas du tout l'événement. Forcément, il n'avait pas de grands enjeux pour moi. Alors que les ¾ de la classe attendaient fébrilement la décision du conseil sur leur passage en khâgne...
En gros, tandis que la plupart de mes camarades avaient l'air de jouer leur vie en 10 minutes, j'attendais tranquillement qu'on me dise qu'on m'accordait le passage en L2 de Lettres modernes parcours Philo et j'espérais pouvoir sortir assez rapidement de la salle de classe. Sauf que bien sûr, les profs ont pris 30 secondes pour nous dire que quasiment tout le monde avait ses équivalences à la fac (excepté ceux qui avaient vraiment trop séché pendant l'année... avis aux futurs hypokhâgneux : ne jouez pas les déserteurs pendant l'année, sinon vous perdrez sur tous les tableaux : vous ne passerez pas en khâgne et n'aurez pas vos 60 crédits pour rejoindre fac !) et 2h pour distribuer les papiers pour les demandes de khâgnes et pour conseiller chacun sur les lycées et les options à choisir. Quand la prof de français passe dans les rangs pour distribuer les formulaires de demandes de khâgnes, je refuse poliment : « Non non, je ne vais pas en khâgne, moi ! » La prof me regarde et répond : « Vous prenez les papiers, je ne veux pas prendre cette responsabilité. » Sur le coup, j'ai traduit ça par « Ah non, ce ne sera sûrement pas à cause de moi que vous raterez votre vie ! » (et mes nerfs ont carrément lâché...) alors que ça voulait peut-être tout simplement dire que tout le monde devait prendre ces papiers...
Bref, au bout de 10 mn, j'arrive à convaincre une amie qui rejoint elle aussi la fac l'année prochaine de nous échapper. Par acquis de conscience, je dis à la prof de philo que nous quittons la salle :
- Ben... je vais à la fac !
- Vous ne regretterez pas ? [Pourquoi les profs sont-ils persuadés que j'ai pris ma décision sur un coup de tête ?! Je pense que dès mon premier mois en prépa, je savais que je n'irais pas en khâgne...]
- NON !
Au passage, la prof d'allemand me chuchote à l'oreille : « Au fait, bravo pour votre bulletin. » Là je me rends compte que je n'ai même pas pensé à demander aux délégués de me résumer ce qu'ont dit les profs à propos de moi, et je franchis enfin le seuil de la porte pour aller me poser avec ma future camarade fakheuse sur les marches des escaliers.
Free at last. Je passe sur les deux élèves qui viennent me voir : « Hein ? Comment ça tu veux pas aller en Khâgne ?! » (Je vous jure, je fais des efforts pour rester calme...) « En plus t'es deuxième au CB ! » Première nouvelle ! Et puis ça fait bizarre d'être au courant après les autres de son classement...
Il faut quand même que je parle un minimum des élèves qui sont restés dans la salle de classe pendant près de 2h. Je ne sais pas combien d'élèves ont obtenu le passage, mais il me semble qu'ils doivent être entre 20 et 30. (Peut-être plutôt 20 que 30.) Finalement, je trouve que pour une « petite prépa », on ne se débrouille pas si mal ! Parce que quand le conseil vous accorde le passage, ça signifie que quoi qu'il arrive, vous SEREZ en Khâgne pendant l'année 2009-2010. Même les élèves qui n'auraient eu aucun de leurs voeux de khâgne trouveront un lycée d'accueil. Bref, que ceux qui hésitent encore à aller dans une petite prépa, ou une prépa sans khâgne, se rassurent : on peut tout à fait aller en khâgne après une année dans une prépa « orpheline » ! Si ça vous intéresse, je vous tiendrai au courant des lycées dans lesquels les élèves de VH atterrisent en khâgne, même si les autres générations d'hypokhâgneux de VH montrent qu'on trouve d'anciens HK du lycée à H4/LLG/Fénelon and co.
Ensuite, il y a ceux qui auraient voulu le passage mais à qui les profs l'ont refusé. Les profs sont plutôt honnêtes : il s'agit d'un refus officiel parce que le niveau est en théorie trop bas pour la khâgne, mais il est en réalité possible, avec une bonne dose de motivation (et de débrouillardise, j'imagine) de finir en khâgne malgré tout ! C'est un peu du « Quand on veut, on peut », quoi.
Alors que jusqu'ici, on avait finalement eu assez peu d'informations sur la khâgne en général, les profs ont enfin donné pas mal de conseils sur la deuxième année de prépa et surtout sur les options et les lycées à choisir. Même si les démarches administratives ne sont jamais agréables à faire, les profs ont l'air de vouloir réellement épauler les futurs khâgneux.
Voilà, pour une fois j'ai réussi à pondre un article de moins de trois pages, et qui intéressera peut-être les élèves qui se destinent à des lycées sans khâgne ! N'oubliez pas que si vous avez des questions, je suis toujours prête à y répondre (dans la mesure où j'en suis capable, of course). ;)
Et avant que j'oublie... UN GROS M*RDE A TOUT LE MONDE POUR LES ADMISSIONS EN HYPOKHÂGNE !