Ambiance étrange et faits bizarres. Amputation d'une moitié de la classe (20 élèves sur 47 aux dernières nouvelles). Des élèves qui ne vont pas en khâgne mais qui viennent en cours, des élèves qui ne viennent pas en cours mais qui vont en khâgne. Des élèves qui prennent des polycopiés qu'ils ne liront jamais, puis qui disparaissent. Puis qui réaparaissent un jeudi après-midi, comme ça. Des profs qui nous demandent si on sera là mardi prochain. (Mais si on est là aujourd'hui, pourquoi ce ne serait pas le cas mardi prochain ?) Le lien qui se défait doucement, sans qu'on s'en rende trop compte.
Un emploi du temps qui ne ressemble pas franchement à celui de l'année.
Lundi : sortie à Versailles annulée pour cause de pluie, remplacée par une journée au Louvre. Sandwich et après-midi Dîner de cons, refugiées loin du Louvre, loin de la pluie.
Mardi : 4h de cours. Habituel.
Mercredi : 2h de cours. Etrange.
Jeudi : sortie à Versailles replanifiée.
Vendredi : 5h de cours. Départ pour Bruges.
Si la khâgne, c'est comme ça, je signe pour une année de plus.
Yeux levés au ciel à la pensée qu'on envisageait de ne plus venir en cours après le conseil de classe. (Mais bien sûr.)
Petit pincement au coeur en voyant la pile de dossiers des futurs hypokhâgneux. Gros pincement après la 1ère phase d'admission. Alors comme ça, on part déjà ? (Réaction masochiste de future fakheuse qui attend la fin des cours depuis le mois de décembre.)
Bizarre. Bizarre de n'être à la bourre dans rien. Pas de vocabulaire d'Anglais à apprendre en catastrophe le dimanche soir. Pas de commentaire d'Histoire à boucler en 30 mn parce qu'il est déjà 1h30. Pas de biographie à lire en Allemand. L'étrange sensation de ne pas culpabiliser. Et de recommencer à dormir plus de 6h par nuit.
Doucement, la réadaptation. Oui, les gens en dehors de la prépa existent encore. Oui, il est encore temps de rentabiliser la carte de ciné illimité. De s'inscrire dans une auto-école pour préparer le permis. D'acheter un billet d'avion pour fuir Paris. De recommencer à écrire. P*tain, il y a une vie après la prépa.
(Et toutes mes condoléances aux futurs khâgneux.)