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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 04:37

Avant de quitter totalement la sphère hypokhâgneuse, avant de déclarer tout ça officiellement terminé...

La question qui est le plus souvent revenue dans la bouche de ceux, professeurs, parents, amis, qui ont tenté de me pousser à aller en Khâgne, à rempiler pour un an, était celle-ci : « Tu es sûre que tu ne vas pas regretter ? » Je crois que j'en ai parlé il y a quelques mois, alors que l'année était sur le point de s'achever, que les dossiers des futurs KH étaient partis depuis longtemps, et que ma prof de philo, à la dernière heure du dernier cours, me posait une dernière fois cette question (vouvoiement de rigueur, bien sûr)...
La réponse était oui : oui, je suis sûre que je ne le regretterai pas. Si j'avais eu le moindre doute, si j'avais pensé que je me pourrais plus me plaire en Khâgne qu'en fac, j'aurais probablement sauté le pas et rempli ces petites fiches avec leurs petites cases pleines de choix alléchants (une Khâgne Lyon spé géo ? le rêve !).

 

J'étais sûre de moi. Et je lui suis toujours autant : s'il y a quelque chose dont je serai (suis ?) nostalgique, c'est bien de l'Hypokhâgne ! Si je devais choisir entre aller en KH ou refaire une année d'HK, je choisirais la deuxième solution sans hésiter. Se lancer dans l'aventure avait quelque chose d'excitant, je ne savais pas trop dans quoi je mettais les pieds. La décision d'aller en Khâgne me semble bien différente : on sait à quoi s'attendre après un an de prépa. Les khôlles, les concours blancs, les nuits quasi blanches...
Je viens juste de remarquer que nous sommes le 12 septembre : depuis 10 jours, les anciens HK sont devenus Khâgneux. Dans un mois tout pile, je reprends les cours. J'étais presque jalouse, après la Terminale, de tous ceux qui avaient choisi d'aller à la fac, et avaient au moins un mois de vacances de plus que nous, les futurs martyrs... Et maintenant, je récupère ce mois que la prépa m'avait... disons 'emprunté', et je me rends compte que j'envie presque les Khâgneux : certes, ils se retrouvent pour la plupart dans des classes de 65 élèves, avec deux fois plus de boulot qu'en HK, mais ils vivent déjà toute cette excitation liée à la prépa, mélange d'angoisse et d'adrénaline. Ce que moi, j'ai refusé pour aller à la fac. Quelque part, j'aimerais presque que les cours soient avancés d'un mois. J'aimerais bien pouvoir leur raconter mes cours aux intitulés prometteurs, mes semaines de 30h... C'est assez bizarre, de se retrouver un peu laissé au bord de la route, comme l'ont été ceux qui ne sont pas allés en HK et que l'on a peu à peu perdus de vue au fur et à mesure que l'année s'écoulait.
J'ai presque l'impression que l'HK me manque déjà. J'aimerais pouvoir me glisser dans la salle de classe des nouveaux HK, écouter les profs faire peur aux élèves avec leurs bibliographies interminables. Les Khâgneux ont découvert de nouveaux profs, une nouvelle classe. Moi j'attends de commencer quelque chose de neuf et de différent, et pour le moment, j'ai un ridicule petit pincement au coeur en me disant que notre HK ne nous appartient plus, comme elle n'appartient plus à ceux qui l'ont peuplée avant nous. Les profs ont de nouveaux élèves à sous-noter, la proviseure de nouveaux HK sur lesquels se défouler...

Mais au fond, le fait que je ne ressente pas la fin de l'HK comme une libération prouve quelque chose : la prépa n'était pas un bagne, au contraire. Mais il est vraiment temps de considérer que cette année de ma vie est définitivement achevée, parce que consacrer tout un article dont le titre suggère l'absence de regrets à l'année qui vient de s'écouler... c'est pitoyable...

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commentaires

A
<br /> Bonsoir,<br /> Je viens d'ingurgiter ton blog en cette soirée qui yermine une journée de questionnement quant à mon avenir, et ressors de cette (très agréable) lecture en laissant loin derrière moi la question<br /> existentielle qui me hantait depuis pas mal de temps déjà : "hypokhâgne ou pas hypokhâgne..."<br /> Ton blog donne vraiment une vision nouvelle de la prépa, et, j'ose le croire, réaliste ; même si j'ai avalé ce que tu offres ici de cette année de ta vie en une heure seulement, j'ai l'impression<br /> d'avoir vécu moi aussi un an de prépa à travers tes récits et anecdotes ; d'avoir moi aussi fait des nuits de 4h et subi un bon paquet de stress condensé...<br /> Bref, très bons articles, bonne continuation à toi.<br /> <br /> Un jeune terminale caennais.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> A mon avis, à trop y réfléchir, on finit parfois par se dégonfler... Le choix d'aller en prépa ne devrait pas relever d'un questionnement existentiel : même si c'est un univers particulier, très<br /> différent de celui vers lequel se dirige l'écrasante majorité des lycéens après leur bac, ce n'est pas non plus un autre monde ! Tu aimes la plupart des matières que tu étudies au lycée ? Tu as<br /> envie de les approfondir pendant 1 / 2 / 3 (soyons fous !) ans ? Tu as envie qu'on te force à bosser à coup de pieds au c*l et à l'ego ? N'hésite pas ! Et puis dis-toi que si ça ne te plaît pas, tu<br /> peux toujours rejoindra la fac après quelques semaines en prépa sans problème...<br /> <br /> Merci de ton passage et bon courage pour ton choix ;)<br /> <br /> <br />
V
<br /> Woua je dois dire que je suis tombé au hasard sur ce site et quel plaisir de lire ces page! =)<br /> <br /> Donc ma curiosité fut piquée au vif lorsque je vis apparaitre le mot : Hypokhâgne.<br /> En effet je suis en terminale L et j'ai comme projet de faire Hypokhâgne et khâgne pour mieux intégrer la fac de lettres et me diriger vers un doctorat de lettres.<br /> Bien que je me sois renseigné en profondeur, je voulais te demander pour avoir une vision net et précise de la chose : Quelles sont les conditions pour entrer en Hypokhâgne ?> Dossier ? Concours<br /> ? Mention minimum au bac ? (je dois dire que la mention trés bien me fait bien peur^^).<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Pour ce qui est des "conditions" pour entrer en prépa, elles varient forcément d'une prépa à l'autre, mais globalement, on demande d'un futur élève d'HK :<br /> - des moyennes correctes et surtout un bon classement<br /> - de bonnes appréciations (les absences et les bavardages pénalisent particulièrement)<br /> Ensuite, on peut entrer à 12 de moyenne dans certaines prépa et à 16 dans d'autres : il y a des prépas de tout niveau à Paris et en France en général, ce n'est pas difficile d'entrer en prépa à<br /> partir du moment où on est motivé et où on ne vise pas que les prépas les plus sélectives si le dossier ne suit pas.<br /> Pour la mention, il n'y a aucune condition, puisque la sélection se fait avant le bac ! La mention, ce n'est que le truc qui rend fier (ou honteux, au choix :P) une fois qu'on connaît les résultats<br /> d'admission. Bref, peu importe que tu aies mention TB ou pas : une fois qu'une prépa t'a accepté, elle ne peut pas te refuser parce que tu as eu moins de 16 de moyenne au bac...<br /> <br /> Voilà, si tu veux d'autres infos, n'hésite pas à visiter le forum dont j'ai mis l'adresse dans les liens du blog ;)<br /> Bon courage pour le bac !<br /> <br /> <br />
A
<br /> Alors, pour répondre aux différentes personnes qui m'ont répondu...<br /> <br /> Colombe, tu me parles d'affect (aimer l'HK et pas la KH), et sur ce point tu n'as pas tort, mais pour moi le lien entre les deux années est plus intellectuel qu'affectif. La KH n'a pas été une<br /> partie de plaisir, mais cela n'empêche qu'elle a donné du sens a tout ce que j'ai appris en HK.<br /> <br /> Et je ne dis pas qu'il n'y a pas de rupture entre les deux années, au contraire le gouffre est énorme.On n'apprend pas du tout les mêmes choses, la mentalité est différente aussi. Mais il y a une<br /> continuité qui fait que l'HK est un peu vaine sans la khâgne (ou en tout cas elle l'aurait été pour moi). Ce n'est pas que l'on n'apprend rien en HK, c'est juste que la KH donne une sens plus<br /> global aux choses. En HK par exemple, je faisais mes versions/thèmes, j'avais de bonnes notes, et ça en restait là. En KH j'ai continué à traduire mais j'ai aussi appris à travailler différemment,<br /> de sorte qu'en sortant de KH, j'étais capable d'affronter presque tous les types de textes. Je ne dis pas que le résultat était sublime, mais j'avais acquis une méthode qui permettait d'affronter<br /> honorablement quasiment tous les pièges, toutes les difficultés.<br /> <br /> En fait ce que je cherche à dire, c'est qu'en HK on apprend à affronter les sujets sur lesquels on a travaillé. Mais si on est pris par surprise, si on tombe sur un sujet qu'on ne maîtrise pas du<br /> tout, ça coince (pour la plupart des gens en tout cas). En KH, on apprend à traiter n'importe quel sujet. Bien sûr ça reste difficile, le résultat n'est jamais parfait, mais on est capable de ne<br /> pas bloquer, de ne pas se pétrifier si le jour du concours on ne connaît rien au thème abordé. On sait utiliser le reste de ses connaissances pour traiter le sujet.<br /> <br /> Cela m'amène à répondre en ce qui concerne le fameux concours. Pour faire court, c'est un faux problème. Ne pas croire en ses chances, c'est une chose, mais ne pas le travailler, c'en est une<br /> autre. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas rentrer à l'ENS que ce qu'on aura appris sera vain... En quoi est-ce différent d'apprendre pour valider une L2 à la fac que d'apprendre pour avoir une<br /> équivalence et peut-être une admissibilité par la même occasion ? La seule différence est qu'on travaille plus dans une optique concours, et je pense ne pas me tromper en disant que c'est un<br /> avantage.<br /> <br /> Voilà, tout ça pour dire que même si l'ENS ne vous intéresse pas, vous ne perdrez rien, bien au contraire, à bosser pour le concours, à faire tout votre possible.<br /> <br /> Après bien sûr, pour quelqu'un qui déteste toutes les matières sauf son option, il vaut mieux repartir en fac. Mais si on peut "supporter" un an supplémentaire de pluridisciplinarité, ce qu'on<br /> apprend en khâgne est inestimable.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Je comprends ta vision des liens entre l'HK et la KH, mais pour avoir parcouru la moitié du chemin seulement, je n'ai vraiment pas l'impression que ce soit "vain", au contraire ! Même s'il y a une<br /> continuité entre l'HK et la KH, tout ce qu'on engrange comme connaissances, et surtout comme rigueur / méthode en HK est utile pour à peu près tout ce qu'on peut faire comme études dans le<br /> supérieur. Evidemment, on n'en ressort pas avec la même capacité d'affronter des concours (le fait de pouvoir traiter n'importe quel sujet, etc), mais ça reste largement suffisant pour 'survivre'<br /> en fac à côté d'élèves pour qui la dissertation n'est qu'un lointain souvenir.<br /> Alors si on a pour but ultime de passer un concours (celui de l'ENS, ceux de l'enseignement, etc), je pense qu'effectivement, il vaut mieux passer en KH. Mais si on n'a pas les concours comme<br /> optique, je ne suis pas sûre qu'on perde tellement à s'arrêter après l'HK.<br /> <br /> En fait ce n'est pas que le fait de travailler dans l'optique d'un concours pour lequel je n'ai pas d'intérêt qui me dérange : c'est le fait de travailler pour un concours qui ne m'intéresse pas ET<br /> dont le programme ne m'intéresse pas particulièrement non plus. La différence avec la fac, c'est qu'on travaille des sujets qu'on a choisis (pas dans toutes les facs ni dans tous les cursus, mais<br /> c'est le cas à PIII dans mes licences). Pour moi, c'est quelque chose de primordial : je peux bosser comme une malade, m'investir à fond dans un boulot et dormir 3h par nuit pour finir un boulot,<br /> mais je n'en ressors pas comblée si je n'ai pas bossé sur un sujet qui m'intéresse. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai eu des moments de déprime vers la fin de l'année d'HK, quand on continuait<br /> d'avancer dans un programme dont je me foutais pas mal et dont je savais qu'il ne me servirait pas l'année d'après, et que je me demandais pourquoi je me levais le matin.<br /> On peut aimer apprendre pour apprendre, aussi, bien sûr.<br /> <br /> <br />
A
<br /> Je suis d'accord avec toi lorsque tu dis que la prépa perd se raison d'être lorsqu'elle ne se fait pas dans l'optique du concours. En tout cas j'ai l'impression qu'aujourd'hui 'il y a un<br /> inversement des choses; dans ma classe, à entendre certaines personnes, il est presque saugrenu de vouloir viser le concours! C'est un comble, et ça devient presque ridicule! "Je suis certain que<br /> machine vise le concours" voilà le genre de choses qu'on peut parfois entendre (ce qui m'amène à me demander si le concours est autant sélectif qu'il y a quelques années)<br /> <br /> En revanche, concours ou pas concours, je suis bien content, en plus de mes 6h de spécialité lettres et du tronc commun, d'avoir la chance de pouvoir assister à d'extraordinaires cours de<br /> philosophie et de continuer l'histoire (c'est moins vrai pour l'anglais et la géo je l'avoue :D) Et cette chance, les étudiants en fac ne l'ont pas.<br /> <br /> C'est pourquoi je pense qu'il y a un juste équilibre à trouver. Il n'est pas du tout honteux d'avoir envie de réussir un concours aussi prestigieux et de le garder dans un coin de sa tête, mais en<br /> ce qui me concerne je ne me mets aucune pression et je dédramatise largement cette échéance! Il faut faire attention à ne pas faire passer le sens et le plaisir d'apprendre après le concours!<br /> <br /> <br />
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C
<br /> C'est clair que pour les élèves qui veulent garder une vraie pluridisciplinarité (ce qui n'était déjà pas vraiment mon cas après la TL... mandieu, mais qu'est-ce que je suis allée faire en<br /> HK, hein ? :D), la prépa reste bien plus adaptée que la fac.<br /> <br /> Bon courage tout de même pour les concours :p<br /> <br /> <br />
H
<br /> En fait, les gens qui apprécient leur khâgne en n'ayant pas l'optique du concours l'apprécient parce que la spécialité qu'ils ont choisie leur apporte beaucoup ; le nombre d'heures de spécialité<br /> est vraiment conséquent (en Lyon, en tout cas). En un sens, il y a effectivement rupture avec l'HK : le quota horaire est majoritairement dévolu à la spécialité (et au français tronc commun). Ce<br /> qui m'amène à dire que finalement, ceux qui aiment leur KH et qui n'ont pas la perspective du concours sont des gens qui seraient aussi très bien à la fac. Je considère donc qu'à ce moment, la<br /> khâgne est une perversion totale de la fac, et que la khâgne y perd sa raison d'être. Quant à la fac, elle y perd des élèves très précieux, mais qu'elle retrouve en L3 ou en M1. Quelle ironie...<br /> <br /> <br />
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C
<br /> C'est aussi pour ça que j'ai rejoint la fac : quitte à me spécialiser dans une seule matière, autant le faire à fond. Je pense que même 7/8h de spécialité ne m'auraient pas comblée, et que le fait<br /> de devoir bosser des matières qui ne m'intéressent pas à côté m'aurait gonflée assez vite...<br /> <br /> <br />