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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 03:54

Je vous ai parlé du contenu des cours, mais pas de la façon dont ils sont enseignés par les profs. Ce qu'il faut déjà savoir, c'est que Paris III est réputé pour sa licence de Cinéma parce que nombre de ses professeurs (et ses anciens professeurs) sont LES spécialistes de la théorie du Cinéma : la plupart du temps, les ouvrages qu'on nous recommande en cours ont été écrits par des professeurs de Paris III. Même si l'on n'a pas forcément ces grands noms comme professeurs chaque année, j'ai trouvé les professeurs que j'ai eus très compétents et très intéressants dans l'ensemble, à quelques exceptions près (ça va du prof arrivant systématiquement avec 15 mn de retard, son café à la main, et qui n'a jamais traité son programme, à celui qui endort tout un amphi de 200 élèves à 8h du matin).
Certains professeurs m'ont laissée assez indifférente (ils ne m'ont pas passionnée sans pour autant m'ennuyer), mais peu de profs m'ont vraiment semblés mauvais. A vrai dire, sur les deux semestres de cours, je compte un seul prof vraiment mauvais, pour ne pas dire minable (le prof qui n'a jamais fait un seul vrai cours du semestre, mais faisait passer deux élèves en exposé pendant 2h, sans jamais corriger les exposés ensuite...). Bref, globalement, j'aime les profs de cinéma !
Concernant les cours eux-mêmes, j'ai beaucoup apprécié les rares cours qui demandaient une réelle participation des élèves. Je citerai par exemple mon atelier d'écriture scénaristique du premier semestre : à chaque cours, un élève se présentait devant la classe avec quelques pages de scénario sur un thème choisi la semaine précédente par la prof, et le reste de la classe devait donner son avis sur le scénario en question. Exercice assez difficile au début, mais vraiment constructif une fois que chacun accepte le principe de la critique ! Il y a aussi eu ce cours sur les stratégies de production des films, où le prof faisait régulièrement des sondages sur les derniers films que nous avions vus, notre avis sur tel film ou tel réalisateur, et où les 4 derniers cours ont constitué en un « workshop » où nous représentions par groupe de 4/5 une maison de production finançant un long métrage ! Tout ça pour dire que les cours de cinéma permettent, bien plus que ceux de lettres par exemple, de s'entraîner à parler devant un groupe sans lire bêtement une feuille pendant 15 mn, et de s'affirmer, tout simplement.

Pour finir, je voudrais parler de l'ambiance en licence de Cinéma, et donc des élèves en général. Sur ce point, licence de LM et licence de Ciné se distinguent encore radicalement : j'ai parlé avec 10 fois plus d'élèves en Cinéma qu'en Lettres, et je ne pense pas pouvoir justifier ça par le fait que j'ai plus de cours de Cinéma que de Lettres...
Pour commencer, les élèves ont des profils bien plus variés qu'en Lettres, où tous les élèves ont l'air de sortir de L1, de vivre chez papa-maman et de ne rien connaître d'autre que le lycée : en Ciné, beaucoup d'élèves ont plus que l'âge attendu pour des élèves de L2, parce qu'ils ont fait des choses avant. Certains ont suivi une formation technique en Cinéma, d'autres viennent de prépa, d'autres se sont réorientés, d'autres sont en reprise d'études, et il y a même des Normaliens qui viennent d'obtenir l'agreg de... physique. Cette variété est clairement une richesse : lors des cours où l'on demande une participation des élèves, on voit cette variété de profils, donc d'expériences. Mon atelier d'écriture scénaristique en était un bon exemple. Cette variété des élèves est une des raisons qui me poussent à aller plus facilement vers les étudiants en Cinéma.
Le fait que la moyenne d'âge soit peut-être un peu plus élevée que la normale en cinéma (j'ai l'impression d'être, à 20 ans, une des plus jeunes de ma promo) fait qu'on est loin d'une ambiance lycée comme en licence de Lettres. Les élèves paraissent un peu plus 'glandeurs', moins (faussement...) studieux qu'en Lettres, où un partiel implique forcément 15 élèves dans un couloir apprenant pour la 10ème fois par coeur les 30 dates du cours d'histoire de la langue française... C'est peut-être aussi parce qu'on nous demande moins de par coeur (à nuancer selon les cours, bien sûr) que les élèves peuvent se permettent d'être moins scolaires : on ne peut pas se pointer au partiel sans avoir assisté à un seul cours, mais on peut le réussir en se détachant du cours, en montrant une approche personnelle du sujet.
Ce que j'aime en Cinéma, c'est qu'il y a des glandeurs, mais pas que des glandeurs stupides. Plutôt des glandeurs artistes, ceux qui ont un bouquin de Blaise Cendrars dans la poche arrière du jeans et qui réussiront mieux un partiel sur Godard que sur l'économie de la télévision. A côté de ça, il y a aussi ceux qui ont un profil d'élèves de prépa (bons partout, intéressés par la philo même s'ils étudient le cinéma, etc.) mais qui sont allés en Cinéma par vocation, et qui surpassent assez facilement les élèves de prépa débarqués à la fac après un an d'HK. Il n'y a pas vraiment de cliché de l'élève de Cinéma. Il y a de tout.
Ce qui m'amène à l'ambiance. Là encore ma préférence entre mes deux licences va largement au Cinéma, sans pour autant que l'ambiance en LM soit mauvaise. J'aime bien cette ambiance de glandouille générale, qui pousse les élèves à déserter le cm d'économie à 8h du matin mais à remplir de plus en plus au cours du semestre les bancs d'un cours passionnant du vendredi à 18h. J'aime bien le fait que le prof qui fait des sondages sur les derniers films qu'on a vus et qui se moque sans méchanceté des fans du cinéma français à la Godard, nous laisse le charier gentiment sur ses chaussettes Mickey après avoir crâné à propos des dix ans qu'il a passé aux « Staaaates ». J'aime bien le fou-rire partagé avec la prof d'écriture scénaristique à la lecture d'un scénario très drôle écrit par deux élèves. J'aime bien le sentiment de désespoir collectif qu'on ressent à la vingt-et-unième minute de la quatrième vidéo expérimentale que la prof d'Art Vidéo nous inflige parce qu'elle sait bien qu'on ne peut pas aimer ça. J'aime bien que les profs de Cinéma (peut-être en raison de leur relatif jeune âge pour certains ?) arrivent à nous considérer et nous traiter comme des adultes.

Bref, la licence de Cinéma, même à 3h45 du matin, j'aime ça ! :D
(Je passe sur la secrétaire de l'UFR à la fois désagréable et incompétente, sur les partiels de 2h dont on apprend l'existence une semaine plus tôt et sur les autres galères administratives communes à toute la fac ou presque...)

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 03:48

Après avoir battu le record du monde de la plus longue absence d'articles sur un blog (non non, je n'en fais pas trop...), je reviens avec un article sur la licence de Cinéma !

Commençons par le commencement : l'admission en licence de Cinéma à Paris III. Sur ce point, les choses ne sont pas tout à fait claires pour moi. D'un côté, il s'agit d'une licence dans un fac normale, supposée non sélective. Mais de l'autre, les secrétaires le disent elles-mêmes : les demandes surpassent le nombre de places offertes par l'université, et la licence devient en ce sens sélective. Pour les élèves venant de Terminale, je ne sais pas quels critères exacts la fac prend en compte pour choisir ses futurs étudiants (notes sur l'année ? critère géographique ? hasard ?).
Mais je peux indiquer une chose aux élèves ayant obtenu leur bac depuis plus d'un an et souhaitant intégrer Paris III en Cinéma : leurs chances d'intégrer la licence de ciné en L1 sont quasi-nulles, de l'aveu-même des secrétaires, les élèves sortant de Terminale étant logiquement prioritaires. Comme j'ai déjà expliqué la façon dont je suis entrée directement en L2 dans un autre article, je ne m'attarderai pas plus sur la question, mais sachez qu'il est possible d'obtenir une admission en L2 sans avoir étudié le cinéma auparavant. Un seul conseil : rendez-vous au secrétariat de l'UFR de ciné, et emmerdez les secrétaires jusqu'à ce qu'elles vous expliquent toutes les possibilités que vous avez. La fac, c'est le royaume de la débrouille.

Maintenant que je me suis débarassée du côté pratique, je vais pouvoir aborder LE point important de l'article : le contenu des cours. Et c'est déjà ici que la licence de Cinéma se distingue radicalement de la licence de LM : alors qu'en LM, seuls les cours de littérature (et les UE libres, mais c'est comme ça pour toutes les licences) diffèrent les uns des autres en L2, en Cinéma, il n'existe quasiment pas deux TDs traitant du même sujet ! Ceci exclue plus ou moins les cours de langue, et évidemment les CM, communs à tous. Certains cours ont le même intitulé pour tous (c'est par exemple le cas des cours d'étude de textes théoriques), mais chaque professeur a tout de même une importante liberté dans la façon d'aborder son cours (il peut ainsi choisir les textes qu'il étudiera dans le cas de l'étude de textes théoriques).
Une des raisons pour lesquelles j'adore ma licence de Ciné est bien la variété des cours : sous un même intitulé général (« Analyse des formes plastiques et sonores », par exemple), on a le choix entre six cours totalement différents les uns des autres (pour reprendre mon exemple, « A quoi servent les mouvements de caméra ? », « La couleur au cinéma », « Les spectres de la voix off », « Histoire et esthétique du décor de cinéma », etc.).
C'est peut-être quelque chose qui m'est propre, mais depuis que je suis en primaire, j'ai la hantise de l'ennui. Pas de l'ennui savant (« Ah la la, je suis tellement douée que je vais m'ennuyer une année de plus... ») mais de l'ennui de lassitude (« Quoi ?! On va encore étudier L'île des esclaves ?! »). Etudier le cinéma me permet d'éviter totalement cet ennui. J'adore la variété des cours, j'adore le fait que la licence de ciné puisse combler à la fois l'intellectuel féru de cinéma d'avant-garde et le fan de blockbusters américains.
Bien sûr, cette variété implique qu'on ne puisse pas n'assister qu'à des cours qui nous passionnent, mais le plaisir est aussi dans la découverte de thèmes vers lesquels on ne serait pas allé spontanément (j'ai par exemple suivi un cours sur le motif du zombie (si si !) au premier semestre, alors que je détestais à l'origine les films d'horreur, et ce cours a fini par être de loin mon préféré du semestre !). A ce sujet, une prof nous a d'ailleurs dit quelque chose de très juste en guise d'introduction à son cours : le cinéma n'est pas un domaine en lui-même, mais étudie un ensemble de domaines. Et les différents cours proposés par Paris III reflètent bien cette réalité : en étudiant le cinéma, on découvre des domaines qui nous étaient totalement étrangers et on apprend à les mettre en relation avec les films. Pour vous donner quelques exemples concrets, on peut ainsi aborder l'histoire (« Cinéma et propagande »), la psychanalyse (« L'horreur familiale à l'écran »), l'ethnologie (« Du cinéma ethnologique au film anthropologique »)... Quelque part, cette caractéristique permet de pallier un peu l'un des défauts de la fac, à savoir son ultra-spécialisation, ou le fait qu'elle n'exige des élèves que la maîtrise d'un seul domaine : il ne suffit pas de voir des films pour réussir, mais il faut s'intéresser à des domaines autres que le cinéma.
Comme je l'ai fait pour les lettres, je vais quand même vous donner un aperçu des cours que l'on peut avoir en L2 de Cinéma, en vous listant mes cours du premier semestre (pour info, mon emploi du temps du second semestre n'avait déjà presque plus rien à voir avec celui du premier, du point de vue des cours) :
- Les fondamentaux de l'économie du cinéma (cm)
- Histoire du cinéma contemporain (cm)
- Etude de textes théoriques
- Esthétique générale
- La structure du P.A.F : statut des animateurs-producteurs
- Atelier d'écriture scénaristique
- Anglais : de la ville à l'écran
- Le motif du zombie
Je pense que cette liste vous donne un bon aperçu de la variété des cours de cinéma ! Un petit détail tout de même pour ceux que la licence de Cinéma de Paris III intéresserait : cette licence est constituée à 99,9% de théorie, les cours pratiques étant quasi-inexistants. Si vous êtes exclusivement intéressés par la technique, allez en école de cinéma. Sinon, la fac est une très bonne formation théorique permettant d'acquérir une bonne culture générale avant de tenter une école plus technique !

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 15:58

Avant de faire un article un peu développé sur la licence de Cinéma, je pense qu'il serait intéressant de faire un point sur ce qu'on appelle le plus souvent « double licence ». Pour définir simplement la double licence, il s'agit de suivre entièrement (bon, il y a une réserve là-dessus que j'exprimerai plus loin) deux licences, le tout sans aucun aménagement au niveau des horaires ou des examens, pour obtenir deux diplômes complets. On parle de « double licence », mais je trouve que l'expression porte vraiment à confusion, puisque c'est un type de parcours entièrement 'créé' par un élève, indépendamment des parcours proposés par la fac. Pour cet article, je vais plutôt choisir le terme de « double cursus », que je trouve un peu plus clair et moins ambigu.
On confond souvent le <« bi-parcours » ou encore « licence parcours X » avec le double cursus. Ici, il ne s'agit pas de suivre une licence 'simple', mais certains cours de deux licences différentes, le tout en bénéficiant d'aménagements proposés par la fac. Bon, tout ça, c'est très théorique, parce que dans la réalité, les facs ne facilitent pas toujours le travail de l'élève, par exemple en mettant les dates d'inscription pédagogique le même jour (en gros, vous arrivez forcément en dernier dans un des deux UFR de votre bi-parcours, et vous avez les cours qui restent)... J'ai aussi vu des cas d'élèves en bi-parcours dont certains cours se chevauchaient, même si en général, il reste souvent possible de trouver un cours équivalent à un autre horaire. Disons que globalement, c'est surtout au niveau des examens que les parcours sont aménagés, puisque la fac fait normalement son possible pour que deux examens ne tombent au même moment. Il y a aussi la question du double diplôme (là encore, appellation plutôt mauvaise, mais bon) : je crois que ça dépend beaucoup des facs, certaines donnant deux diplômes distincts à la fin de la L3 (comme pour un double cursus, donc), d'autres seulement un diplôme avec une 'mention' dessus.
Tout ça pour dire qu'il ne faut pas confondre double cursus et bi-parcours (ou autre appellation), et qu'il faut bien être conscient des différences entre les deux pour choisir de se lancer dans l'un ou dans l'autre. Autant le dire directement : un double cursus demande en général beaucoup plus de travail qu'un bi-parcours, ne serait-ce que parce qu'il y a en moyenne bien plus d'heures de cours en double cursus, donc plus de devoirs à rendre et de partiels. Bon, il y a bien quelques cursus simples qui présentent autant d'heures de cours qu'un double cursus, mais là il faut se renseigner directement auprès des facs.

Après un semestre et quelques mois de fac, je ne prétends pas connaître tous les secrets du double cursus, mais je pense pouvoir donner quelques conseils à celles et ceux qui hésitent à se lancer, que ce soit après le bac ou après une ou deux années de prépa.
Déjà, dans la mesure du possible (ça concerne surtout Paris et sa dizaine de facs), il vaut mieux choisir deux licences dans la même fac. Je ne vais pas trop développer, vu que c'est assez évident, mais faire l'aller-retour continuellement entre deux facs, ça doit être assez l'enfer : dans beaucoup de facs, on fait entièrement son emploi du temps, et qu'il y a donc des 'trous' un peu partout, et jamais des journées qui s'enchaînent parfaitement. Je sais qu'à Paris, il y a des cursus entre deux facs, mais ils sont faits exprès pour que les élèves puissent les suivre, et ils ne sont pas de 30h de cours par semaine. Personnellement, je pense que j'aurais été incapable de suivre le même nombre d'heures de cours que je suis cette année si j'avais dû faire l'aller-retour entre deux facs.
Ensuite, je pense qu'il est beaucoup plus facile de suivre deux cursus au même 'niveau', et pas en 'décalé'. Pour être claire, en prenant mon propre exemple, je pense qu'il vaut mieux suivre une L2 de Lettres + une L2 de Cinéma qu'une L2 de Lettres + une L1 de cinéma. Il y a deux raisons à ça : d'abord, j'ai l'impression que dans beaucoup de facs, la L1 est l'année la plus chargée de la licence au niveau des horaires, donc faire une L1 et une L2 en parallèle, c'est s'imposer vraiment beaucoup de cours. Ensuite, pour nuancer un peu ce que j'ai dit au début de cet article, il y a tout de même quelques aménagements possibles quand on fait un double cursus : les UE professionnelles, UE libres et les langues peuvent normalement se prendre dans un seul des deux cursus. Cette année, je suis par exemple une UE pro, une UE libre et des cours d'anglais seulement en Cinéma, cours qui comptent aussi en Lettres Modernes : j'ai donc 5h30 de cours en moins en Lettres. Le problème de cet aménagement, c'est qu'il n'est a priori possible que quand on suit deux cursus au même niveau. Donc, dans la mesure du possible, préférez vraiment deux cursus au même niveau, du moins pendant la licence. Pour vous donnez une idée, j'ai rencontré une élève qui sort de khâgne, et qui suit comme moi un double cursus Lettres et Cinéma, sauf qu'elle est en L3 de Cinéma et en L2 de Lettres : elle ne peut assister qu'à 30h de cours (c'est-à-dire qu'elle doit en avoir beaucoup plus) et a l'air de beaucoup peiner sous le travail, alors que j'ai 30h de cours en tout et que la charge de travail est loin d'être insupportable, le tout parce que je ne suis pas en double les cours que j'ai cités plus tôt. Pour info, tout ça se joue au moment des inscription pédagogiques, donc n'hésitez pas à demander quels aménagements sont possibles ! D'ailleurs, je ne m'étendrai pas là-dessus car j'ai choisi de suivre mes deux licences 'entièrement', mais il est également possible de choisir d'être en « examen final » (au lieu du contrôle continu) dans une des deux licences, ce qui permet de ne pas être pénalisé en cas d'absence à des cours et d'avoir moins de travail, puisqu'on n'a aucun devoir à rendre en cours d'année lorsque l'on est en examen final. En revanche, il faut prendre le risque de tout miser sur les partiels (avec le recul, je pense qu'en étant sérieux, c'est tout à fait envisageable), et d'avoir la tentation de ne plus aller aux cours, puisque ce n'est pas obligatoire.
Ensuite, dernier point : quand on s'intéresse un peu aux doubles cursus, la première question qu'on se pose, c'est « Est-ce que c'est difficile ? ». On ne peut pas vraiment répondre à cette question de façon totalement tranchée. Disons qu'après une année (ou plus, bien sûr) de prépa, c'est tout à fait surmontable. Bon, bien sûr, si vous avez ramé à mort pendant votre année de prépa, que vous étiez dernier de votre classe et que vous deviez faire trois nuits blanches par semaine pour venir à bout de votre boulot (oui, ok, je caricature un peu...), un double cursus ne vous apparaîtra pas forcément comme très facile. Mais du point de vue de la charge de travail, je trouve qu'un double cursus reste inférieur à une prépa (au moins en HK), sauf au moment des partiels et des semaines où les devoirs à rendre et les examens s'enchaînent. Un peu comme en prépa, tout repose sur l'organisation : pour faire un double cursus, il faut vraiment comprendre le fonctionnement de la fac et l'autonomie qu'on exige de nous. En gros, il faut oublier les devoirs à rendre commencés la veille ou presque (en prépa, ça m'arrivait encore...) et exploiter à fond le fait que les devoirs sont souvent donnés plusieurs semaines à l'avance. Une fois qu'on a compris ça, c'est loin d'être insurmontable. Personnellement, j'ai eu un peu de mal avec les semaines où j'avais trois partiels + 2 devoirs maison (et pas des devoirs qui se font la veille en 2h), et encore plus avec les partiels de fin de semestre (14 épreuves, p*tain !), mais maintenant que je suis passée par là, je peux dire que c'est vraiment surmontable.
Après, il y a le cas des élèves qui veulent se lancer directement après le bac. Là, je vais être beaucoup plus réservée : quand on sort d'une année à 20h de cours par semaine (en L, par exemple...), je pense qu'il est vraiment difficile de se confronter à un cursus qui nous impose dans les 35h par semaine (vu que les L1 tournent plutôt à 20h de cours). Je ne pense pas du tout que ce soit impossible (même si certaines facs interdisent les doubles cursus en première année, et ce n'est certainement pas pour rien), parce qu'il y a quand même quelques élèves déjà bien organisés au lycée et qui sont capables de gérer 35h de cours par semaine, mais, à mon avis, il s'agit vraiment d'une minorité. Personnellement, je pense que j'aurais été absolument incapable de suivre un double cursus après la Terminale, et que c'est vraiment la prépa qui m'a permis d'apprendre à m'organiser et à supporter une charge de travail beaucoup plus importante qu'en TL.

Voilà, je crois que j'ai à peu près fait le tour de ce que j'avais à dire sur les doubles cursus. A titre personnel, même si la licence de Lettres Modernes me 'gonfle' assez, je ne regrette pas du tout mon choix, et j'en suis assez fière, de la même façon que l'année dernière j'étais fière de dire que j'étais en prépa. Déjà, il faut être un peu maso pour dire ça, mais je suis assez contente de continuer un type de cursus qui reste plus exigeant qu'une licence de 16h de cours, et je pense que je bosserai d'autant mieux quand je serai en master et que j'aurai moins d'heures de cours et plus de temps libre. La seule chose qui me frustre un peu, c'est de ne pas pouvoir approfondir les cours comme je le voudrais en Cinéma, chose que les élèves en simple licence ont le temps de faire (même si tout ça, c'est dans la théorie...). J'ai aussi un peu peur d'arriver en master sans avoir vraiment mûri mon projet de mémoire, mais j'ai encore un an pour y réfléchir. Et puis, même si je n'ai aucune intention de passer les concours de l'enseignement, je sais que j'aurai toujours la possibilité de changer d'avis une fois que j'aurais ma licence de Lettres en poche et de me lancer dans le Capes ou l'agreg. Bon, clairement, je ne garantis pas qu'avoir fait deux licences me « servira » à quelque chose plus tard, mais ça fait longtemps que j'ai accepté le fait que les études ne sont pas là pour « servir » à quelque chose, en particulier les études littéraires. Ptêtre que ça m'angoissera plus dans quelques années, mais pour l'instant je me suis faite à l'idée, et je profite juste de pouvoir apprendre plein de choses sans m'angoisser pour trouver un boulot...

Sur ce, bon courage aux Khâgneux/ses pour les dernières épreuves du concours, et merci de m'avoir (indirectement) confortée dans mon choix de rejoindre la fac ! :D

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 16:10

Voilà la suite (tant attendue ?) de mon article sur la licence de Lettres. Désolée d'avoir mis tant de temps à l'écrire. Procrastinatrice un jour, procrastinatrice toujours !

Je vais commencer par le niveau des élèves, dont on dit souvent qu'il est ridiculement bas comparé à la prépa. Et bien c'est à la fois vrai et faux... On doit être environ 200 élèves (ou plus, j'imagine) en L2 de Lettres Modernes : comment juger du niveau de tous les élèves sans l'existence de classes comme en prépa ? Si je prends un cours au hasard et que j'observe un peu les élèves, j'en déduis que 99% des fakheux en LM ressemblent à ces élèves de 1ère L qui sont arrivés là parce qu'ils étaient trop mauvais en maths pour faire autre chose. Si je prends un autre cours, je me dis qu'une bonne partie des élèves n'ont pas grand-chose à envier à l'hypokhâgneux moyen. Bref, d'un cours à l'autre, le niveau varie déjà énormément.
Ce que je peux dire, c'est que si on cherche à connaître le niveau moyen des élèves de fac, évidemment, la prépa 'gagne' largement. Parce que la prépa sélectionne les élèves sur dossier, et que la fac recrute uniquement (dans la plupart des établissements) en fonction de l'obtention du bac. Comment comparer ces deux systèmes du point-de-vue du niveau alors que leurs modes d'admission ne sont pas du tout les mêmes ? Evidemment que le niveau moyen est plus élevé en prépa qu'en fac, puisque les élèves sont pris sur dossier ! Ca ne veut pas dire que le 'niveau des cours' (ce qui en soi, ne veut pas dire grand-chose) est moins élevé en fac qu'en prépa, tout comme il n'est probablement pas moins élevé dans un 'petite' que dans une 'grande' prépa.
Alors effectivement, si vous prenez le moins bon élève d'un cours de fac, c'est assez effrayant. D'une part, les profs l'ont dit eux-mêmes : les grèves de l'année dernière ont permis à pas mal d'élèves de passer en 2ème année... D'autre part, avec les systèmes de rattrapages / compensation, certains élèves arrivent effectivement à passer d'une année sur l'autre en ayant un très mauvais niveau. Mais à l'inverse, si on prend les meilleurs élèves, on voit qu'ils ne diffèrent pas franchement des bons élève de prépa ! Ils ont d'ailleurs plus de 'mérite', n'ayant pas été poussés en L1 à bosser par eux-mêmes pour réussir. Je ne pense pas que la fac puisse 'tirer' un bon élève vers le bas : un bon élève qui n'est pas satisfait d'un cours peut très bien aller l'approfondir avec des bouquins (les bibliographies sont là pour ça, il me semble) et faire des exercices de son côté. Effectivement, si on se contente de faire acte de présence et de lire les 2 livres au programme (et encore, pour beaucoup, c'est déjà trop demander...), on ne peut pas vraiment progresser. La fac est aussi une question de volonté et de choix.
D'ailleurs, j'ai assez envie de casser un cliché qu'on nous ressort inlassablement dès qu'on hésite entre fac et prépa : « Va en prépa, ensuite tu iras à la fac et tu seras parmi les meilleurs de ta promo ! » Pour connaître quelques ex-HK dans ma licence, je peux vous dire que ça ne se vérifie absolument pas. Bon, il faut tout de même nuancer tout ça par le fait que les HK qu'on retrouve en L2 ne sont pas forcément représentatifs de tous les élèves de prépa, puisqu'ils finissent le plus souvent à la fac parce qu'ils n'avaient pas le niveau pour aller en KH : j'imagine que les élèves qui arrivent à la fac après une KH sont dans un cas bien différent. Mais pour en revenir au cas qui m'intéresse, j'ai vu les résultats de plusieurs ex-HK, et beaucoup tournent entre 12 et 13 de moyenne (en bossant). Certes, ce n'est pas mauvais, mais je vous assure que c'est loin d'être brillant, et que ça ne les place absolument pas au même niveau que les très bons élèves de fac ! A côté de ça, plusieurs fakheux qui ne sont jamais passés par la prépa tournent à 14 de moyenne et plus. Bref, venir de prépa ne veut absolument pas dire, en tout cas en L2, faire partie des meilleurs élèves à la fac. Et pour la petite anecdote, j'ai depuis le début de l'année plusieurs cours avec quelqu'un dont les interventions sont les plus idiotes que je n'avais jamais entendues et qu'à peu près 90% des gens ont envie de tuer dès qu'il ouvre la bouche... et bien j'ai découvert récemment qu'il venait de prépa, et pas une des moins sélectives de Paris. Comme quoi...
Désolée d'avoir passé un peu de temps sur la question, mais je pense que ça valait le coup, histoire de mettre un peu les choses au clair et de réfreiner les élans des HK qui pensent que parce qu'ils viennent de prépa, ils sont nécessairement supérieur au pauvre mortel fakheux.

Le deuxième point que je voulais aborder est l'exigence des professeurs. Là, on peut dire que prépa et fac sont radicalement opposées. Je pense qu'on confond souvent le niveau des élèves et l'exigence des professeurs : ce n'est pas nécessairement le niveau qui est moins élevé en fac qu'en prépa, mais les professeurs qui n'ont absolument pas les mêmes exigences !
Je n'ai qu'un semestre de notes derrière moi, mais je crois avoir compris une des différences radicales entre la notation prépa et la notation fac : le fait de récompenser le travail de l'élève. En prépa, la notation est certes extrêmement 'dure', mais surtout, elle n'est absolument pas proportionnelle au travail fourni par l'élève : ce n'est pas parce que vous avez passé 30h sur votre dm que vous aurez 15, ce n'est pas parce que vous avez révisé votre dst d'histoire pendant 3 semaines que vous aurez 16. Bref, en prépa, on note surtout la copie elle-même. Ce qui semble assez juste, finalement. En entrant à la fac, j'ai été très surprise par mes premières notes de dissertations à rendre à la maison, étant encore habituée à la notation type prépa : j'ai eu 15 à des devoirs qui m'auraient probablement valu un 8 en prépa (et encore...).
A travers les appréciations sur mes copies, je me suis rendu compte que les professeurs essayaient beaucoup de valoriser le travail de l'élève, son sérieux : quand on voit qu'il y a des recherches derrière un devoir, qu'il n'a pas été fait en 3h la veille, on ne lui met pas 10 comme en prépa. Bien sûr, si un devoir est hors sujet, il est hors sujet, on ne peut rien y faire. Mais j'ai remarqué, à travers des exposés pas franchement très approfondis mais dont on voyait qu'il y avait des recherches derrière, que la notation était beaucoup plus souple pour encourager les élèves.
Quelque part, fac / prépa, c'est un peu la carotte ou le bâton. Le piège à la fac, c'est qu'il ne faut pas se dire qu'on a eu 12 à son devoir et que donc on a rendu un truc passable. En prépa, on sait que lorsqu'on a 8, on peut / on doit faire mieux. Je ne sais pas si je suis très claire. Mais disons que la fac encouragerait plutôt en disant « Voilà, vous êtes sur la bonne voie. », là où la prépa aurait plutôt tendance à nous dire « C'est tellement nul que vous ne pouvez que faire mieux. » Et même quand c'est bien, on peut toujours faire mieux.
Je pense qu'il faut prendre ça en compte quand on est en Terminale et qu'on hésite entre la fac et la prépa. Je croyais fonctionner beaucoup plus par la méthode de la fac, et au final la prépa m'a plutôt bien convenu, et m'aide beaucoup à la fac : quand j'ai 15 à la fac, je sais que ça ne veut pas dire que le devoir est très bon, et je sais que je peux faire mieux. Bien sûr, tout ça ne vaut pas forcément pour tous les profs, même si ça s'applique globalement à peu près à tous mes cours de lettres modernes jusqu'ici.

Pour finir, l'ambiance. Un point en faveur de la fac. (Même si en prépa, l'ambiance peut aussi être très bonne, j'espère que vous l'avez compris si vous avez lu mes articles sur Victor Hugo.) Le seul problème de la fac (ou du moins de la majorité des facs), c'est qu'il n'y a pas de classes comme en prépa. Enfin c'est un avantage dans le sens où comme ça, on n'a pas à se farcir certains débiles 18h par semaine, mais c'est aussi un inconvénient, dans le sens où on a parfois très peu de cours en commun avec des gens que l'on apprécie. D'ailleurs, à cet égard, je trouve la division en semestres assez frustrante : à la fin d'un semestre, on commence à connaître ses camarades, parfois à la apprécier, et là BAM, changement de semestre, changement de camarades.
Globalement, l'ambiance est plutôt bonne dans la plupart des cours. Ce qui la fait varier d'un cours à l'autre, c'est surtout la participation demandée par les professeurs : il y a des cours assez mornes où le prof fait son monologue sans jamais essayer de réveiller les élèves, et il y a des cours où les élèves doivent vraiment s'investir et où on finit par avoir l'impression de faire presque autant cours que le prof.
Je trouve que l'ambiance générale est bonne. Mais ça ne m'empêche pas de n'accrocher avec presque aucun élève. Bon, je suis quelqu'un d'assez peu sociable et de plutôt timide, donc je peux très bien passer trois mois seule à un cours en espérant qu'on va me foutre la paix. Mais même si d'un côté, la fac est un lieu de brassage extraordinaire où on peut se retrouver à parler et à sympathiser avec des gens d'univers très différents, je trouve qu'il est beaucoup plus difficile de se faire des amis (je ne parle pas de 'connaissances', mais bien d'amis) qu'en prépa, notamment à cause de l'absence de 'classes'. En LM, j'ai dû parler à 5 personnes à tout casser, et je dois connaître autant de prénoms. Sur ces 5 élèves, des ex-HK (oui oui, j'ai honte !). Ce n'est pas parce que les gens se connaissent tous de la première année (pas du tout, même), mais plutôt parce que (là je me prépare à recevoir des jets de pierres...) ça ne m'intéresse pas. (Ceci n'est valable que pour la licence de LM, je parlerai du Cinéma dans un prochain article et vous verrez à quel point c'est différent, pour moi.
Je n'arrive pas à aller vers les gens, je n'en vois pas l'intérêt. Il y a les élèves qui ont l'air sympa mais qu'on n'accoste pas tout bêtement parce qu'ils ont déjà des 'groupes' d'amis et que c'est forcément plus dur d'aller vers eux. Il y a ceux à qui on ne parle pas parce qu'ils sont toujours seuls à une table (tiens, c'est moi ça !) et qu'on est trop timide pour les aborder. Et il y a ceux dont on prie qu'ils ne nous adresseront jamais la parole parce qu'on est allé en prépa en partie pour s'en débarasser.
Là, je devrais plutôt dire 'celles'. Vous savez, les pouffettes talons haut / slim blanc / t-shirt moulant, maquillées comme des voitures volées ? En Lettres, depuis les inscriptions pédagogiques, j'ai l'impression qu'il n'y a que ça. Bien sûr, c'est de la mauvaise foi, il n'y a pas que des filles comme elles, mais j'assume totalement mon snobisme : je ne peux pas avoir envie de sympathiser avec des filles qui sont en lettres uniquement parce qu'elles aiment lire kikoo-lol-mdr (ne vous méprenez pas, j'adore lire, mais je pense que ce n'est pas forcément une motivation suffisante pour faire une licence de lettres), qui passent leur temps à se remaquiller en cm et lisent Tatouage Magazine en cours... Et puis il y a aussi le fait qu'étant en double licence, je n'ai que 12/13h de Lettres par semaine, et que je ne me sens pas obligée de sociabliser à tout prix. J'espère que je n'ai pas vexé la moitié des lectrices de ce blog... Bien sûr, il y a aussi des gens 'normaux', un peu passe-partout, mais on ne va pas forcément naturellement vers eux, et surtout, on n'a pas forcément beaucoup de cours en commun avec eux. J'ai oublié de préciser qu'il y a aussi très peu de garçons en LM (plus qu'en prépa, quand même), ce qui est rarement une super chose pour l'ambiance, je trouve. Enfin je vous parlerai du cinéma, où il y a à peu près la même proportion de filles et de garçons, et vous verrez que c'est quand même très différent.

Voilà, cet article vient de me prouver à quel point je suis asociale et aigrie, mais c'est pas grave, j'assume. Ensuite je m'attaque à la licence de Cinéma : ce sera plus léger, rassurez-vous !

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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 22:31

Je suis un peu emmerdée. Je sais à peu près ce que je veux dire sur la licence de Lettres Modernes. Mais j'ai peur de sous-entendre maladroitement certaines choses que je ne pense pas. Alors je vais commencer par vous dire... ce que cet article ne dit pas. Ce qu'il n'est pas.
Bon, si vous fréquentez un peu mon blog, vous avez l'habitude de l'éternel refrain : ceci n'est que le reflet de mon expérience personnelle, donc ce que j'écris ne s'applique qu'à ce que j'ai vécu. Je ne veux pas en tirer des vérités générales sur la licence de LM. Ni sur la fac. Chaque année, il y a de nouveaux cours, de nouveaux profs, de nouveaux élèves. Prenez donc ce qui va suivre comme quelque chose qui vaut pour moi, en licence de LM à Paris 3, en 2009-2010. Point barre.
Ensuite, je voudrais que l'on distingue bien deux choses : la licence de LM et la fac en général. Parce que je le dirai plus en détails dans un autre article, mais j'aime la fac, vraiment. Avec ses petits et ses gros défauts, avec ses aberrations administratives et son ambiance de glande générale. J'aime la fac et je m'y épanouis autant, sinon plus, qu'en prépa. Epanouissement très différent, mais épanouissement tout de même.
Voilà, ces deux choses étant posées, j'écris enfin l'article promis sur ma façon de vivre ma L2 de LM, ce qui contentera sûrement ceux qui veulent savoir s'ils doivent absolument éviter la fac après la Terminale et les Khâgneux qui hésitent à khûber. D'ailleurs, non, ça ne devrait contenter personne. On ne choisit pas son orientation uniquement sur la base de témoignage : ce n'est pas parce qu'untel a super mal vécu son année de prépa que le système est horrible, ce n'est pas parce que quelqu'un trouve la fac géniale qu'il faut absolument y aller.
Sur ce...

Deux ou trois choses que vous devriez savoir sur la licence de Lettres Modernes (à Paris 3)
1. Une licence de LM n'est PAS une licence de littérature. Pour vous donner une idée, j'ai moins d'heures de littérature qu'en HK. Bon, ok, je ne suis pas d'UE libres, donc j'ai 2h de littérature potentielles en moins. Mais bon, avoir même 6h30 de littérature quand on est en licence de lettres, ça fait mal, quand même.
2. Une licence de LM est bourrée de matières 'techniques' à la con qu'on ne connaît absolument pas quand on est en HK. Linguistique et ancien français, pour ne citer qu'elles, qui représentent tout de même 5h dans la semaine. A ces deux matières, il faut ajouter le latin, optionnel dans pas mal de facs.
3. Oubliez les 15 dissertations par an faites en HK ou en KH. En LM, on fait maximum une dissertation et un commentaire par matière dans le semestre, et c'est déjà bien. Et pour la plupart des élèves, « dissertation » est un gros mot.
4. Oubliez également les devoirs de 4/5/6h. A Paris 3, l'épreuve la plus longue dure 4h. Pour le reste, ça oscille entre 1h30 (latin) et 3h (littérature générale et comparée). Et puis oubliez aussi les devoirs de plus de deux copies doubles : à la fac, la mode est à l'économie.
Et sûrement d'autres choses que j'oublie. Mais ça, il faut en être conscient, en particulier quand on vient de prépa.

Ce à quoi ressemble un emploi du temps d'élève en Lettres Modernes
Bon, je vais me répéter, mais je ne fais ni Anglais, ni UE libre, ni UE professionnelle en Lettres, mais en Cinéma, donc je n'ai pas tout à fait le même emploi du temps qu'un élève de L2 lambda. En théorie, je devrais avoir dans les 18h de cours en LM, alors que j'en ai 13h30 actuellement. Autant vous dire que ça laisse le temps d'approfondir chez soi, voire de suivre des cours en auditeur libre (ce que peu de gens ayant un emploi du temps aussi léger font, j'essaie encore de comprendre pourquoi...).
Je vous donne un aperçu des matières que je suis, avec mon avis ultra-pas-objectif :
Linguistique : LA matière technique et chiante par excellente. Tout le monde se demande à quoi ça sert. Ca paraît intéressant sur le papier, mais en vrai, on étudie des questions plus paaaaassionnantes les unes que les autres, comme les « Questions d'énonciation » ou « Les expressions réferentielles ». Paaaassionnant, je vous dis. Toujours est-il que, pour les élèves de prépa inquiets, ne pas avoir fait de Linguistique avant d'entrer en licence de LM ne pose aucun problème. Avec la plupart des profs, il suffit d'avoir appris bêtement son cours et de l'avoir un minimum compris pour tabler entre 15 et 20. Bon, ça ne vaut pas pour tous les profs, mais le barème est très clair, pas comme pour une dissertation, par exemple.
A
ncien français : A Paris 3, ça se commence en L2. Je ne sais pas s'il est facile de rattraper une année pour ceux qui arrivent en L3 directement, mais je pense que ce n'est pas insurmontable. Pour ce qui est de la matière elle-même, franchement elle ne me passionne pas des masses, même s'il faut reconnaître qu'il est normal, en licence de LM, de connaître un minimum l'histoire et les évolutions de la langue française. Là encore, une matière loin d'être ultra compliquée si on comprend un minimum le cours.
Latin : Un point sur lequel Paris 3 n'est pas trop mal organisé, c'est bien le fonctionnement du latin, avec une répartition par groupes de niveaux, selon l'avancement dans le bouquin de référence. Je ne voulais pas continuer le latin initialement (il est possible de faire de la culture antique à la place), mais j'y ai été plus ou moins obligée pour cause d'incompatibilité d'horaires avec la culture antique. Et au final, je ne regrette pas du tout ! Je n'aimais vraiment pas le latin en prépa, en grande partie parce que nous avancions d'une façon totalement hasardeuse : jamais d'apprentissage de vocabulaire, des points de grammaire compliqués avant de faire les plus simples, pas d'apprentissage des pronoms de base, etc. Là, j'ai découvert une prof ouverte, sympa, et efficace ! En 1h30 par semaine, on avance beaucoup plus vite que l'année dernière en prépa. Bon, évidemment, si vous êtes dans une prépa où vous faites 4h de latin par semaine de façon vraiment intensive, vous allez rigoler en rentrant en fac. Mais moi je redécouvre totalement la matière, en reprenant les choses par le bon bout, et je m'en sors beaucoup mieux. Ok, en partie parce que la notation n'est pas du tout la même (de 6 à peu près au 2ème KB, je suis passée à 19,25 au partiel du 1er semestre...), mais aussi parce qu'on prend les choses 'dans l'ordre' et que j'ai l'impression de réellement engranger des connaissances et plus de régresser comme c'était le cas l'année dernière. Bref, le latin, c'est le bien !
Culture antique / culture moderne : C'est le seule cours magistral obligatoire en L2 de LM. Au premier semestre, je ne pouvais pas assister au cm de culture moderne auquel j'étais inscrite pour cause d'incompatibilité d'horaires, mais le cours avait l'air très intéressant (en gros c'était sur les réécritures des mythes). Au second semestre, je suis le cm de culture antique, qui est dix mille fois plus passionant que la culture antique d'HK, en grande partie parce que la prof rend le cours très... vivant !
Littérature : Là, Paris 3 offre des cours extrêmement variés. Ca va de la figure de Mélusine au mythe de Pygmalion en passant par la figure de l'imposteur au théâtre. Au premier semestre, j'avais un cours très intéressant sur le mythe de Pygmalion, avec des bouquins assez intéressants eux-mêmes, et la prof était très bien. Quand on aime la littérature, on ne peut qu'apprécier. Au second semestre, j'ai un td intitulé « Liberté et colonisation », avec au programme du Rousseau, du Diderot, du Marivaux, du Montesquieu et du Condorcet. En soi, programme et bouquins très intéressants, même si j'ai une légère envie de tuer la prof, qui pique des colères hallucinantes pour un élève qui arrive avec 5 minutes de retard et dont le rêve est sûrement d'être prof en prépa pour enfin côtoyer les esprits supérieurs qu'elle n'a pas trouvés dans l'université de province où elle était l'année dernière... (« Moi je rêve que Paris 3 soit pôle d'excellence ! »...)
Littérature générale et comparée
: Un cours spécifique au « parcours littérature » de Paris 3. En gros, c'est un thème, ou un genre, étudié à travers des livres de différents pays. En soi et sur le papier, c'est super intéressant, mais dans la pratique, c'est ultra bâclé parce que le cours dure 1h30, et en plus les oeuvres sont étudiées dans leur traduction, ce qui est quand même assez triste, mais bon, on est en licence de LM, et pas en prépa : on ne va quand même pas demander aux élèves de maîtriser un autre domaine que les lettres modernes... Là aussi, les cours sont très variés. Au premier semestre, j'avais un td sur « La nouvelle dans les années 1980 », où j'ai découvert trois recueils plutôt intéressants même si je n'ai rien retiré ou presque du cours en lui-même. Au second, j'ai un td sur « La notion de livre-univers dans la science-fiction », qui est assez sympa puisqu'il sort de l'ordinaire, avec des bouquins de pure science-fiction au programme. En gros, le concept de la LGC est super dans le fond, mais à revoir dans la forme.

Voilà, j'ai fait le tour de tous mes cours (gardez à l'esprit qu'il y en a trois que je ne suis pas, et qui sont peut-être (on peut tjrs rêver !) absolument passionnants), et comme
cet article est déjà un pavé en lui-même, je m'arrête là : je développerai dans un autre article des points comme le niveau des élèves, les exigences des profs, l'ambiance, et tout le tralala.

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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 18:52

(Parce que quand on est passé par une prépa, on peut blablater sur tout et n'importe quoi...)
(Respirez, c'est du second degré.)

 

 



Introduction

Depuis qu'il existe, le système des Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles est considéré comme un système d'élite, bien supérieur au système de l'université, où se retrouve en majorité la masse lycéenne après le bac. Beaucoup de gens considèrent ainsi que « La prépa, c'est quand même vachement plus mieux que la fac ! » S'il est vrai que l'Hypokhâgne est réputée pour être beaucoup plus exigeante que la fac, où les élèves sont relativement livrés à eux-mêmes, la plus grande partie des élèves ayant suivi une ou plusieurs années de classe prépa finit pourtant à l'université. Est-il donc pertinent d'opposer ces deux systèmes ? La prépa paraît d'abord être quand même vachement plus mieux que la fac. Mais lorsque l'on connaît les deux systèmes, on se doit de reconnaître que la fac peut parfois être vachement plus mieux que la prépa. Peut-on donc réellement distinguer un système vachement plus mieux que l'autre ?

I. Oui, la prépa est vachement plus mieux que la fac
A. Tout le monde est prêt à vous foutre un coup de pied au c*l pour que vous réussissiez

Le premier argument que les « pro-prépas » citent en général pour défendre 'leur' système, c'est l'encadrement. Et sur ce point, il faut leur accorder raison : côté encadrement (qui a dit « fliquage » ?), difficile de trouver mieux. Les absences sont comptées, comme les retards, et si vous ne faites pas le boulot demandé en temps et en heure, vous passez trois nuits de boulot à vous en mordre les doigts et/ou vous vous plantez méchamment à l'examen que vous n'avez pas révisé. A la fac, en général, personne n'ira vérifier que vous avez bien lu le texte étudié en cours ou que vous avez bien appris votre vocabulaire. La plupart des profs ne font pas l'appel : libre à vous de sécher tous les cours du semestre si ça vous amuse, et bon courage pour réviser le partiel ! En un sens, il est plus 'facile' de réussir en prépa qu'en fac : quand vous vous relâchez en prépa, les conséquences sont en général immédiates et vous vous faites assez vite taper sur les doigts. En fac, personne n'est derrière vous pour vous dire de bosser, ou pour vous avertir qu'il va falloir mettre les bouchées doubles si vous voulez avoir votre année. Voilà pourquoi beaucoup d'élèves décrochent de la fac au milieu d'une année, alors qu'en prépa les gens essaient de s'accrocher un minimum.

B. Monsieur / Madame Je-sais-tout existe

Ensuite, il y a la question de la pluridisciplinarité. Là-dessus, c'est vrai qu'il est très très dur de concurrencer la prépa : mise à part quelques licences un peu généralistes, il n'existe presque rien à la fac qui s'apparente de près ou de loin à la pluridisciplinarité que la prépa propose. Alors pour un élève de Terminale qui ne sait pas quoi choisir entre toutes les matières qui l'intéressent, la prépa est franchement idéale. Et même pour l'élève qui n'est pas dingue de toutes les matières du lycée, la prépa peut être le lieu de belles découvertes, comme elle l'a été pour moi dans pas mal de matières. Je pense qu'un élève 'de base' de fac a des connaissances autres que sa matière principale très pauvres : demandez à un élève en licence de Lettres Modernes de vous développer un concept philosophique, ou de vous parler un peu du XIXème siècle... Alors oui, il faut bien se spécialiser un jour, mais n'avoir presque aucune notion d'histoire et de philo quand on étudie la littérature, c'est un peu gênant quand même. La prépa a le véritable avantage de proposer aux élèves d'atteindre un bon niveau dans plusieurs matières, alors qu'une licence offre des connaissances a priori très précises dans une matière et des connaissances très très succintes dans d'autres domaines, comme celui des langues. 1h30 d'anglais en licence de Lettres Modernes contre 4h en LV1 en prépa : tout est dit. Par curiosité, j'ai écouté des élèves de LM parler de leurs cours d'anglais ; au programme : « Inventez un objet » ou « Parlez du métier de vos rêves »... Alors oui, si on aime l'anglais type lycée avec des devoirs de 'rédaction' de 200 mots, on peut peut-être s'en contenter, sinon il faut vraiment se motiver et bosser la langue par soi-même en lisant des livres non-traduits, en voyant des films en VO sans sous-titres, etc. J'ai peut-être l'air un peu sévère avec les élèves de fac, mais j'ai vraiment l'impression que si on demande à un élève une connaissance qui sort de son 'domaine', on lui demande la lune. Pour vous donner un exemple, lors d'un cours d'anglais, on regarde un extrait de Pleasantville, où les personnages parlent d'un livre dont le héros s'appelle « Holden Caulfield. » La prof demande de quel bouquin il s'agit, je réponds que c'est The catcher in the rye et trois élèves se retournent vers moi genre « Oh mon Dieu, elle ne voit pas seulement des films, elle lit aussi des livres ! » Je vous rassure, il y a des exceptions, comme partout, mais à la fac, il faut avoir une vraie volonté de ne pas se contenter de ce qu'on vous 'donne' et aller plus loin par soi-même.

C. La prépa, c'est pas fait pour les chiens

Je crois qu'il y a un cas où vraiment, un élève ne devrait pas hésiter à aller en prépa : c'est s'il veut être prof. (Et s'il veut l'ENS, mais combien d'élèves 'veulent l'ENS' par principe quand ils sont au lycée juste parce que c'est prestigieux ?) Certes, je ne vais pas passer les concours de l'ENS, et les concours de l'enseignement ne m'intéressent a priori pas, mais entre un élève de prépa qui fait facilement 15 dissertations par an et un élève de fac qui en 2ème année ne sait pas ce qu'est un plan dialectique, je vous laisse deviner lequel a le plus de chance d'avoir son concours... La fac n'a pas vraiment les moyens de préparer aussi bien que la prépa : certes, il y a des cours de méthodologie de la dissertation en première année, mais vu les réflexions qu'on peut entendre quand les profs refont un point sur la méthode, on se demande si ces cours servent vraiment à quelque chose. Pour vous donner une idée, j'ai eu en tout et pour tout deux devoirs à rendre en Lettres Modernes : une dissertation, et un commentaire sous forme d'exposé. Quand on voit le nombre de dissertations et de commentaires qu'on fait en prépa, je ne vois pas comment un élève de fac pourrait 'faire le poids' face à un élève de prépa. Enfin j'imagine que ça s'améliore au niveau du Master...

II. Mais la fac est sous certains aspects autant plus mieux que la prépa
A. You'll be a Man, my son !

L'encadrement, c'est bien, mais il y a un moment où on commence à en avoir assez d'être considéré comme un lycéen (parce qu'à bien des égards, la prépa est quand même un 'lycée + + +') et où on a besoin d'autonomie. Le problème, bien sûr, c'est que la plupart des gens ne sont pas capable de gérer cette autonomie qu'on leur donne dès leur arrivée à la fac. J'y reviendrai plus loin. Mais une fois qu'on commence à être organisé, à parvenir à bosser par soi-même... ben l'autonomie, c'est quand même le bonheur ! Les dm sont en général donnés tellement à l'avance qu'on peut les travailler sans les bâcler et sans stresser parce qu'on est à la bourre. C'est quand même sympa d'avancer sur quatre dissertations/dm en même temps, à son rythme, sans devoir y passer 4h à la suite parce qu'on doit les rendre le lendemain. Et surtout, surtout, ça fait du bien d'être ENFIN considéré comme un étudiant / adulte. Parce qu'en prépa, on a beau être majeur et vacciné, on sait bien qu'au fond, on n'est pas franchement considéré comme des étudiants. Je ne sais pas si ça change en Khâgne, mais j'avoue que j'ai été légèrement énervée d'apprendre en début d'HK que même si j'étais majeure et que j'avais ma propre adresse, mes bulletins seraient envoyés à mes parents et pas à moi... Idem pour les mots d'absences et de retard. En fac, on assume ses absences comme des grands : certains profs ne font jamais l'appel, libre aux élèves de sécher les cours et d'être dans la merde quand les partiels arrivent, d'autres rayent l'élève du TD au bout de 3 absences et c'est direction l'examen final. La relation profs/élèves est aussi très différente. Quelque part, les profs de prépa sont plus proches des élèves : forcément, comme ils nous voient plusieurs fois dans la semaine, ils connaissent nos noms, et on peut faciler leur parler. En fac, ça varie beaucoup d'un prof à l'autre : certains ne connaissent aucun prénom (et s'en foutent...) et quittent le cours à la seconde où il est fini, tandis que d'autres nous tutoient (assez rare), connaissent presque tous les prénoms et discutent volontiers avec les élèves même en dehors des cours. Mais les profs ne considèrent pas les élèves comme des lycéens, mais bien comme des étudiants, voire comme des adultes, et franchement on ne s'en porte pas plus mal !

B. Apprendre peu, mais apprendre bien ?

La pluridisciplinarité, c'est bien, mais ce n'est pas le rêve de tout le monde. Personnellement, mon but n'était déjà pas de conserver toutes les matières du lycée après la TL, et il l'était encore moins après mon année d'HK ! Certes, j'ai découvert des matières d'un nouvel oeil en HK, et j'ai été très contente de les approfondir, mais après un an, j'avais très envie de me spécialiser... Je pense que quand on a vraiment envie d'étudier exclusivement une matière, la fac est bien plus appropriée que la prépa. La seule chose, c'est qu'il faut bien se renseigner sur le contenu d'une licence pour ne pas avoir de déconvenues comme c'est un peu mon cas cette année (je développerai dans mon article sur la licence de Lettres Modernes). La prépa est assez frustrante en ce qu'on emmagasine des connaissances dans tous les domaines, mais qu'au fond on n'a rien le temps d'appronfondir réellement. Non seulement la fac offre des connaissances plus pointues dans une matière, mais le temps que l'emploi du temps d'un élève de fac lui laisse permet d'aller plus loin par soi-même. Ensuite, tout est une question de choix : on peut se contenter du cours comme on peut aller lire les bouquins indiqués dans la biblio ou voir des films évoqués en cours. J'aime beaucoup le fait de pouvoir approfondir les matières qui me plaisent sans avoir l'impression de « perdre du temps » sur mon travail en général. Et puis on trouve aussi à la fac des gens très brillants et très cultivés, qui ont d'ailleurs quelque part plus de 'mérite' que les élèves de prépa, parce qu'ils ont des connaissances qu'ils ont acquises par et pour eux-mêmes, sans être pris par la main par les profs. Ils sont d'ailleurs souvent moins 'bêtement' scolaires que les (hypo)khâgneux ultra fiers d'avoir lu Nietzsche et Kant et de majorer au KB...

C. Il est liiiiiiibre, Max

Faut pas se leurrer : la fac, c'est quand même le synonyme de libertéééééééé ! Une liberté qui peut s'avérer un piège si c'est juste un prétexte à la glandouille, mais qui est très très appréciable après une année d'HK passée à manger / dormir / bosser. Je ne peux pas vous dire à quel point ça me fait du bien de recommencer à aller au cinéma, à voir des films, à lire des bouquins pour mon plaisir personnel... Bien sûr, c'est possible en prépa, mais certainement pas à la même fréquence, et pas si on manque d'organisation comme c'était mon cas l'année dernière. Je n'ai plus d'activités extrascolaires depuis longtemps, mais la fac laisse clairement le temps de faire beaucoup de choses à côté des études, contrairement à la prépa. Quand je vois tous les projets auxquels certains élèves en licence de Cinéma ont pu participer, je me sens carrément scolaire / terre à terre / ex-hk-qui-n'a-pas-vu-la-lumière-du-soleil-pendant-un-an... Bon, ok : à côté de ça, ça fait aussi du bien de voir ses amis quand on veut, de sortir en semaine, de se dire « et puis merde, je sèche le cm d'économie ! » le lundi matin à 8h, de glander sans culpabiliser à mort !

III. P'tain mais vous avez rien compris ou quoi ?! (Oui, ceci est une partie sans sous-parties...)

Il faut être honnête : après le bac, très très peu d'élèves sont capables de bosser d'eux-mêmes comme l'exige la fac. Et là, enchaîner prépa et fac est un vrai plus, même si la prépa ne laisse aucune autonomie en apparence : quand on sort du système, on a pris l'habitude de bosser (en théorie), et on est capable de bosser seul, tout simplement parce que si on ne bosse pas de soi même en fac, on peut ne rien faire. Et ne rien faire après une année (ou plus) de prépa, c'est dur, si si ! Donc quand on arrive en fac, on a en théorie déjà pris le rythme, et il est beaucoup plus facile de s'organiser au niveau des dm, par exemple. En prépa, j'étais tout le temps à la bourre dans les devoirs à rendre pour deux raisons : je n'avais pas l'habitude de commencer un devoir quand on me donnait le sujet (PROCRASTINATION) et il y avait tellement de boulot à côté que je finissais par me noyer complètement. Après une année de prépa, je commence mon boulot le jour où on me le donne (si si !), et j'arrive du coup à gérer les dm de mes deux licences : le fait de ne pas avoir énormément de boulot régulier permet d'approfondir vraiment un dm, et c'est de toute façon franchement stupide, en fac, de commencer la veille un devoir à rendre. L'hypokhâgne donne des bases, la fac permet de les exploiter. (Enfin la khâgne aussi, je suppose, mais avec beaucoup plus de stress et de contraintes qu'en fac.)

Conclusion

Opposer prépa et fac, c'est quand même une grosse c*nnerie. Déjà parce que : eh oh les HK/KH, la majorité d'entre vous finira à la fac ! Ensuite parce que ce sont au contraire deux systèmes qui peuvent être très complémentaires, je crois être assez bien placée pour le dire. Ils ont tous les deux leurs qualités et leurs défauts, à vous de faire la part des choses et de profiter de ce que ces deux systèmes ont à vous offrir de mieux ! Mais pour finir sur une note un peu plus partiale : à tous les élèves de Terminale qui hésitent entre la fac et l'HK, et qui ont les moyens d'aller en prépa même s'ils ont un peu la trouille de se planter... tentez la prépa ! Au pire vous partirez après un mois et vous rejoindrez tranquillement la fac où les cours n'auront normalement même pas commencé. Et même pour un an, ça vaut le coup, et vous ne le regretterez pas : j'en suis la preuve vivante, non ? :D


J'écrirai mon article sur la licence de Lettres Modernes plus tard, puisqu'on arrive en plein dans les partiels et que ça risque de me prendre plus que 30 minutes entre deux révisions !
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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 17:10

 

 

Déjà, il faut que je vous dise que je regrette de ne pas avoir écrit un article sur la fac plus tôt. Ce blog n'a jamais eu la vocation d'être un journal tenu au jour le jour, d'où la publication relativement irrégulière des articles, mais j'ai justement peur de vous faire perdre quelque chose en ne parlant de la fac que maintenant. Si vous vous souvenez, en septembre de l'année dernière, j'avais publié quelques articles sur la prépa pour vous livrer mes premières impressions. J'aurais voulu faire la même chose pour la fac, parce qu'il y avait aussi beaucoup à en dire... Mais comme il y avait pas mal de choses dont je voulais parler avant, j'ai repoussé l'article en question et il n'arrive que maitenant. Tout ça pour dire que je regrette un peu de n'avoir pas écrit un premier article sur le vif, surtout après la première semaine de cours, qui a un peu été celle de l'entrée dans un nouveau monde, peut-être même plus qu'en prépa !

Remettons un peu les choses dans leur contexte : nous sommes en octobre, je m'ennuie ferme depuis plusieurs semaines étant donné que la plupart de mes amis ont repris les cours (même les fakheux des autres universités ont recommencé une semaine avant nous !) et que je ne peux pas m'avancer beaucoup plus que je l'ai déjà fait en passant quelques journées à la bibliothèque pour mes cours de littérature.
J'arrive donc lundi matin à 8h à la fac, pour un cours magistral d'économie du cinéma. Déjà je flippe complètement à l'idée d'être dans un amphi et surtout de me planter de salle... (Il y a seulement 2 amphis à Paris III, mais quand on est un boulet, on est un boulet !) Miraculeusement, je reconnais un garçon qui m'a passé quelques-uns de ses cours de cinéma pendant l'été, mais je n'ose pas aller le voir.
Bientôt quelques personnes entrent dans l'amphi, alors je les suis. Je trouve une place dans les rangs de devant, la salle se remplit doucement (la plupart des gens sont seuls), il y a un beau bordel, et 10 mn plus tard, le prof arrive. Le micro ne marche pas mais le prof essaie quand même de s'adresser à nous malgré les problèmes techniques et le bruit général, et lorsque je l'entends dire « Vous êtes donc en 2ème année de Cinéma », je suis dans un état de béatitude extrême... Ca paraît franchement ridicule en le décrivant, mais sur le coup, c'était très symbolique pour moi, comme commencement : premier cours à la fac, premier cours en amphi, premier cours de Cinéma... Et puis le sentiment d'être une sorte d'intruse que personne n'a encore démasquée. Le prof fait quelques plaisanteries, des gens arrivent pour régler les problèmes de micro, on reprend le cours dans le bordel ambiant et c'est fini. (Je casse tout si je vous dis que ça fait quelques semaines que j'ai arrêté d'aller à ce cours ? Oui ? Bon, tant pis.)
Voilà, je suis fakheuse. Personne ne m'a sauté dessus en hurlant « HYPOKHÂGNEUSE HÉRÉTIQUE », le prof ne m'a pas pointée du doigt en me disant qu'il ne me connaissait pas (tu parles, avec 300 élèves...), bref : j'ai survécu !
Bon, la magie du premier amphi est trèèèès vite passée, mais c'était tellement chouette comme début.

Ensuite j'ai enchaîné les TD (Travaux Dirigés, des cours censés être en effectifs réduits). Là, le truc, c'était d'arriver à trouver la bonne salle, entre les infos contradictoires sur le net et dans les couloirs, les chiffres impairs qui descendent et les pairs qui montent (ou l'inverse !) et le flot des gens dans les escaliers. Je crois que ma plus grande peur au début de l'année, c'était de me planter de salle et de devoir repartir en plein milieu du cours (ce qui est arrivé à beaucoup de gens au début de l'année, et qui arrive encore maintenant à certains...). Au final, je me suis à peu près débrouillée pour trouver les bonnes salles, quitte à passer pour la débile de service en demandant confirmation à tous élèves dans un rayon de 10 mètres (« Heu, excusez-moi : vous savez pas où est la salle 127 ? Nan parce que je vois la 125 et la 129, mais pas la 127... »).
Les premiers cours en eux-mêmes ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable, même si on a commencé à travailler dès le début. Peu de profs nous ont demandé de faire des fiches avec des informations personnelles, même dans des cours où nous n'étions que 20 élèves. La plupart des élèves étaient comme moi, assis seuls à une table, même s'ils étaient à la fac l'année d'avant. Je n'ai parlé à personne ou presque la première semaine, mais je suis relativement peu sociable : les gens étaient globalement sympas.
Dans les surprises de cette première semaine, il y a eu le fait que la notion d'« être à l'heure » devient TRÈS relatif à la fac, même pour les profs : en gros, si vous êtes là à l'heure officielle du cours, vous êtes en avance. Si vous êtes là 5 mn après, vous êtes à l'heure. 10 mn après, presque à l'heure... Et ça, c'est pour les TD ! J'ai très rarement vu un prof râler contre un élève en retard (je vous parle d'un retard d'1h sur un cours de 2h, par exemple...). Et en CM, vous pouvez débarquer 10 mn avant la fin si vous voulez, le prof continue son cours, impassible. D'un côté, je comprends le fait de ne pas pénaliser les élèves qui sont en retard puisque beaucoup habitent loin de la fac, mais de l'autre, ça dérange vraiment le cours de voir 5 élèves débarquer toutes les 10 mn... Sur ce point, je regrette franchement la prépa, où pour la première fois de ma scolarité je n'étais plus seule dans les couloirs quand j'arrivais à l'heure ou même en avance. Je vous rassure, ça se calme relativement au fur et à mesure de l'année, même si les profs restent très laxistes sur les horaires dans l'ensemble (le pire restant quand même les profs qui arrivent eux-mêmes avec 10 mn de retard...).
L'autre grosse surprise de cette semaine a été... les profs ! Honnêtement, je n'avais à peu près aucun a priori sur les profs de fac. Bon, j'avais vaguement entendu dire que par rapport aux profs de prépas, ils étaient souvent spécialistes de leur discipline (ce qui semble être une bonne chose quand on est à la fac !). Mais personne ne m'avait parlé... de leur âge. Pour vous donner une idée, j'étais dans un couloir, attendant un cours d'Esthétique générale (en Cinéma). A côté de moi, un garçon (plutôt mignon) dont je me dis qu'il a l'air sympa et tout. Comme je suis assez timide de nature, je n'ose pas l'aborder (au bout de la 10ème fois, on se lasse du « C'est bien ici le cours de trucmachinchose ? Oui ? Ah ok, merci... »). Les élèves du cours précédent sortent dans le couloir, et nous rentrons. Et là, où s'installe le garçon en question ? A la table du prof. (Fou rire intérieur d'une bonne dizaine de minutes...) Et effectivement, plus tard, le prof nous a dit qu'il était plus jeune que pas mal d'entre nous. Ca c'était pour la première anecdote. Mais comme je suis un peu naïve, je n'ai pas 'suspecté', en attendant les cours suivants, les gens qui avaient l'air d'avoir mon âge d'être le prof. Sauf que. Mercredi matin, 8h, premier cours d'anglais. On est très peu devant la salle. Il y a une fille en face de moi, toute petite, qui a l'air très jeune et qui a un piercing dans le nez. Je m'approche d'elle : « Excuse-moi, c'est bien ici le cours d'anglais ? » Elle me regarde un peu bizarrement mais me dit que oui. On entre dans la salle, et je découvre que je viens juste de tutoyer la prof. Bon, elle a été assez sympa pour ne pas le faire remarquer ensuite, mais j'étais un tout petit peu gênée quand même...
Et je pense à une troisième surprise, qui ressemble un peu à celle-là, mais à l'envers : l'âge... des élèves. J'avais complètement zappé le fait qu'il n'y a pas de limite d'âge pour aller en fac. Du coup j'ai été assez étonnée de voir des gens qui pourraient être mes parents suivre les mêmes cours que moi ! D'ailleurs il n'y a pas que moi qui ai du mal entre les profs qui ont 23 ans et le élèves qui en ont 40, puisqu'au début de l'année, les appariteurs (= gens qui s'occupent de l'équipement technique des salles, c-a-d télévisions, lecteurs dvd et compagnie) ont pris quelque fois ces élèves pour les profs lorsque ceux-ci étaient en retard. C'est toujours étonnant de voir un prof appeler une femme probablement plus âgée qu'elle « Madame » alors qu'elle appelle toutes les filles du cours « Mademoiselle ». Et c'est assez étrange de se rendre compte que finalement, on a plus de facilités que ces adultes dans la plupart des matières, ce qui est assez logique si on y pense (il est plus facile de faire une dissertation quand on a appris la méthode l'année d'avant que quand la dernière dissertation que l'on a faite remonte à 20 ans...), mais qui va contre l'a priori (le préjugé ?) « adulte = plus de connaissances qu'un ado / jeune adulte ».

Voilà, vous avez un petit aperçu de ce monde à l'envers qu'est la fac par rapport à la prépa, du moins au premier coup d'oeil. Bientôt un article plus détaillé sur les cours de Lettres Modernes, histoire de comparer un peu avec la prépa, et un autre sur les cours de Cinéma, parce qu'il faut bien se faire plaisir...

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 23:45



Tout le monde le sait (même les lâches prépateux qui font tout pour échapper à la fac le plus longtemps possible), ce qu'il y a de pire à la fac c'est... l'administration. Non pas que l'administration en général soit efficace, mais à la fac, on est juste bien au-delà de tout ce que le pauvre ex-hypokhâgneux / pré-fakheux peut imaginer.
Mon premier contact avec la fac s'est fait un peu par hasard : j'accompagnais une amie qui devait y déposer un dossier, et c'est ce jour-là que j'en ai profité pour faire un petit tour du côté de l'UFR de Cinéma, et que j'ai découvert que je m'y prenais un tout petit peu au dernier moment pour les inscriptions... Ce qui m'a d'abord déprimée en mettant les pieds dans une fac pour la première fois de ma vie, c'est de découvrir à quel point Paris III... c'est moche. Non, vraiment. Ca ressemble à un lycée (moche) en plus grand. Un lycée sans charme avec du lino moche au sol et des mini salles de classe vides et moches. Ca vous paraît sans doute particulièrement superficiel, mais j'étais vraiment abattue en repartant (mais pas non plus au point de vouloir aller en KH comme le suggère le titre de mon article). A côté du lycée qui représente encore une sorte de cocon confortable, la fac, c'est le grand monstre qui abrite plus de 17 000 élèves. Bon, je vous rassure, à force de retourner à la fac, j'ai fini par me faire à l'idée, et je pense que c'était vraiment plus psychologique qu'autre chose, puisque j'en arrive même aujourd'hui à trouver les salles de classe sympas alors que mes camarades ont l'air de trouver que tout part en ruines !

Je me suis un peu éloignée de mon sujet initial, l'inscription à la fac, mais il fallait quand même que je resitue un peu le décor de l'action (quel effet dramatique...). Une précision pour les HK-KH et autres petits lycéens qui ignorent encore les mystères de la fac : il y a deux sortes d'inscription à la fac. L'inscription administritative et l'inscription pédagogique. La première, si vous êtes inscrit en cumulatif (pour les HK-KH) et que vous ne changez pas de matière lorsque vous rejoignez la fac, se fait à Paris III par le net, facilement et rapidement. En gros on vous redemande des infos pratiques comme votre adresse, le boulot de vos parents, et vous avez le droit aux histoires de sécu.
Mais la vraie inscription, celle qui vous fait (presque) regretter de ne pas être allé en Khâgne, c'est l'inscription pédagogique, qui consiste à choisir les cours proprement dits et à s'y inscrire. Cette inscription diverge beaucoup selon les facs : dans certaines, elle se fait exclusivement en ligne alors que dans les autres il faut se déplacer (je pense qu'il s'agit quand même de la majorité des facs), l'inscription peut couvrir un seul semestre ou les deux. Je ne parlerai donc que de ce que je connais : l'inscription à Paris III, en Lettres Modernes et en Cinéma. Et même là, c'est trèèèès différent. En Cinéma, je reçois un appel mi-septembre pour me dire que les inscriptions se font entre telle date et telle date, telle heure et telle heure. Je vais donc à la fac deux jours après le début des inscriptions, je repère les cours qui m'intéressent sur des polycopiés collés aux murs du couloir de l'UFR, j'attends 10 mn que l'élève dans le bureau en ressorte et je rentre. On me demande les cours que j'ai choisis, et 10 mn plus tard, je suis ressortie. Voilà, je suis inscrite en L2 de Cinéma.
En Lettres Modernes, je reçois la brochure pendant les vacances, je stresse à mort parce que je ne comprends absolument rien aux codes des cours et qu'il me manque de toute façon la moitié des horaires (je rappelle que j'étais censée être en parcours Philosophie) parce que c'est Paris I qui doit se charger des cours de philo. Aucune info sur la façon dont je peux récupérer les horaires des cours de philo, pas d'adresse, pas de numéro de téléphone, pas de date, RIEN. Bref, entre temps je change de parcours et j'ai enfin une feuille qui recense toutes les heures de cours, donc je peux faire mon emploi du temps chez moi. Le jour où je suis convoquée, je me rends comme une fleur à la fac, vers 8h30, vu que c'est marqué sur le papier que les inscriptions ont lieu le matin entre 9h et 11h30. Sauf que je ne suis pas au courant que quand la fac dit « Arrivez à 9h pour vous inscrire », tout le monde se pointe à 8h (voire 7h pour certains...) pour avoir les cours qu'il veut. Bref, il y a déjà une vingtaine d'élèves devant moi et je m'inscris sur une feuille accrochée sur une porte fermée. A 9h, on nous fait rentrer dans une grande salle de cours, on s'asseoie par années et deux personnes nous font un speech sur les autres dates importantes d'inscription, les cours qui ont changé d'horaire, etc. Mon emploi du temps est fait depuis des semaines, je suis à peu près 10ème sur la liste des L2, et pourtant je ne suis pas appelée avant une bonne heure... Quand je suis enfin appelée (après un petit « Colmeme Pdnndnd.. Coehdldm Peuyuud... nan mais franchement, faites un effort en écrivant votre nom, quoi ! »), un certain nombre de cours qui m'intéressent sont complets, et je suis obligée de négocier parce que souvent, mes horaires de cinéma ne me laissent aucune autre possibilité. Mais bon, j'ai l'excuse de la double licence, alors la fille qui fait les inscriptions s'arrache mentalement les cheveux mais m'inscrit dans les cours que je demande. Je me retrouve quand même à devoir faire du latin (au lieu d'un cours magistral de civilisation latine d'une heure par semaine...) parce que le seul cours auquel je peux assister est complet. Je ressors de là crevée, je n'ai parlé à personne, d'ailleurs les gens que j'ai vus m'auraient plutôt donné envie de fuir, et j'ai hâte d'en finir. Sauf que. Il faut revenir pour la littérature générale et comparée. Ca représente à peu près 2h dans la semaine, mais ça dépend d'un autre UFR, vous comprenez, alors ils ne vont quand même pas faire l'effort de tout centraliser (l'UFR de Cinéma le fait bien, mais bon...). Je me retrouve donc, quelques jours plus tard, dans un couloir où s'entassent déjà 50 personnes au moins alors qu'on a plus d'une heure d'avance. En tout, mon inscription dure plus de trois heures. Je vous passe les changements d'horaires de dernière minute dûs au fait que les UFR sont incapables de s'entendre. A ce moment-là, je suis particulièrement heureuse de ne pas faire d'anglais de LM, parce que les élèves devront revenir un autre jour (je rappelle donc que mon inscription en cinéma m'aura pris 30 mn à tout casser, en faisant entièrement mon emploi du temps sur place). Et d'après les échos que j'ai eus, ce jour-là a été encore pire que les autres, certaines personnes arrivées à 8h n'étant passées qu'à 16h...
Mais... mais... j'oubliais le seul point positif de l'histoire : l'inscription se fait pour les DEUX semestres ! Je pourrai donc gentiment me moquer de mes camarades de Paris IV qui devront se retaper la galère des inscriptions au semestre prochain, ah ah ah !

Voilà, tout ça pour dire qu'après avoir survécu aux inscriptions pédagogiques, on a limite l'impression d'avoir fait la guerre du Vietnam.

Je suis désolée pour l'aspect particulièrement inintéressant et terre à terre de cet article, qui n'aborde même pas la question des cours en eux-mêmes et du choix qui est quand même proposé aux élèves (bon, ensuite les ¾ des cours sont complets au bout d'une heure, mais sur le papier y a du choix...). Mais il fallait que j'aborde le sujet pour m'en débarasser tout à fait, et passer aux élèves, aux profs, aux cours, à la vie à la fac, quoi !

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 03:59

Il est maintenant 3h30 et j'ai décidé de continuer sur ma lancée, pour une foisque j'arrive à me poser pour écrire quelques articles. Bon, je vous rassure, cet article sera plus court que le précédent, puisqu'il ne s'agit que de ma petite expérience post-prépa et pré-fac.

Je vous avoue que j'ai la flemme d'aller vérifier ce que j'avais écrit dans mes premiers articles, mais il me semble que je disais qu'après mon année de prépa, je voulais rejoindre la fac pour aller en L2 de Lettres Modernes et en L1 de Cinéma. Ca me semblait un parcours 'logique' et pas tellement compliqué. Ensuite j'ai découvert à quel point la philo pouvait être passionnante, même à 8h du matin, et j'ai commencé à me renseigner sur les possibilités de faire une bi-licence Lettres Modernes parcours Cinéma, formation proposée par Paris III. Bon, pour rompre le suspense, je vous annonce directement que j'ai fini par changer de parcours au dernier moment, lorsque je me suis rendu compte qu'il serait absolument impossible de suivre deux licences dont une avec un parcours particuliers se déroulant en plus dans une autre fac.

Nous sommes donc en juin / juillet, et je débarque comme une fleur à la fac, histoire de me renseigner sur l'admission en licence de Cinéma. Je pars avec au moins un a priori en tête : la fac n'étant pas censée être sélective, j'aurai une place sans problème. Sauf qu'en rencontrant la secrétaire de l'UFR de Cinéma, j'apprends que je suis assez loin du compte. En effet, non seulement la licence est sélective en première année, mais la priorité est en plus accordée aux bacheliers de l'année en cours. Bref, la gentille secrétaire m'explique qu'en gros, mes chances d'entrer en première année s'approchent du néant. Et elle ajoute assez vite : « Mais faites donc une demande en deuxième année. Y a aucune demande pour la deuxième année, vous aurez sûrement votre équivalence. » C'est à ce moment-là que je me dis qu'un truc a dû lui échapper : je ne viens absolument pas d'une prépa option cinéma, je n'ai même jamais étudié la matière jusque là. Sauf que quand on vient de prépa, ma p'tite dame, ce n'est pas la même chose. En gros, on estime que vous êtes capables de rattraper une année tout seul comme un grand.
Bref, je repars avec un dossier de demande d'équivalence à remplir et à ramener quelques jours plus tard (comme quoi j'ai eu une bonne intuition en allant à Paris III ce jour-là...).
Je constitue mon dossier avec mes bulletins de prépa et mes notes de KB, ma lettre de motivation travaillée et rereretravaillée et surtout la feuille qui indique que j'ai mes 60 crédits ! Et 2/3 semaines plus tard, je reçois la feuille qui m'apprend que non seulement j'ai mon équivalence en L2, mais qu'en plus je n'ai aucune matière à rattraper.

Voilà, c'est comme ça que je me retrouve aujourd'hui en L2 de Lettres Modernes et de Cinéma-Audiovisuel... Je pense que mon dossier (surtout les notes) et ma lettre de motivation ont dû pas mal jouer en ma faveur, mais le fait de venir de prépa est vraiment considéré comme un plus ! Bon, je ne peux pas vous garantir qu'il est possible de 'gruger' dans toutes les facs et toutes les licences, mais qui ne tente rien n'a rien ! Je connais en tout cas une autre camarade qui a eu une équivalence en L2 de Science Politique et Histoire, ou quelque chose dans ce goût-là, une bi-licence par ailleurs très sélective dès la L1. Bref, autant il est en général impossible d'avoir une équivalence en droit, par exemple, autant on peut toujours tenter les matières qui approchent de près ou de loin la prépa, en faisant valoir que, comme on vient de prépa, on est super bosseur et on s'en sortira forcément bien (ahah) !

Prochainement (je ne suis pas sûre d'être capable d'enchaîner sur un 3ème article là tout de suite...), un article sur la fac elle-même et mes cours, parce qu'il y a beauuucoup à en dire.

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 03:27

Il est 2h30 du matin, je viens de répondre à des commentaires postés sur mon blog il y a à peu près un mois, bref, rien à signaler. Comme promis, je vais essayer de faire un petit point sur la question des équivalences, et, dans la limite de mes connaissances, sur l'admission en khâgne. Pour ce dernier point, autant vous dire que je vais être très très brève, étant donné que j'ai suivi d'un peu loin la procédure d'admission en KH. D'un autre côté, elle concerne surtout les lycées sans KH, qui sont loin d'être majoritaires.

En théorie, quelques semaines (ou mois...) après votre entrée en prépa, se pose la question de l'inscription cumulative à la fac. En général, 90% des élèves sont un peu en panique parce qu'ils sont allés en prépa justement parce qu'ils ne savaient pas quelle matière ils voulaient continuer après le bac. Bon, il y a des gens qui ont déjà une préférence, donc ils choisissent sans trop de problème la matière dans laquelle ils voudront une équivalence. Et il y a les gens qui choisissent un peu au pif la matière et la fac. Pour la matière, à la rigueur, ce n'est pas trop problématique : vous pouvez tout à fait faire une inscription cumulative en Histoire et rejoindre la fac en Lettres après l'HK. Bon, forcément, c'est plus facile si vous vous êtes inscrits dès le début dans la bonne licence et la bonne fac... Pour la fac, il est également possible de changer après l'HK, mais j'ai cru comprendre que les démarches administratives étaient assez contraignantes quand même. (« démarches administratives », « contraignantes »... je crois qu'on appelle ça un pléonasme.)
Bref, si j'ai un conseil à vous donner (il est peut-être un peu tard pour les actuels HK...), c'est de choisir dès le début la bonne fac. Bon, je m'adresse surtout aux Parisiens, vu que je ne connais pas du tout les facs de province. Mais en gros, ne vous inscrivez pas à Paris III si vous hésitez entre une licence de Lettres Modernes et de Lettres Classiques, par exemple. Essayez de choisir une fac qui propose plusieurs des licences entres lesquelles vous hésitez. C'est comme ça que je me suis décidée pour Paris III, qui est une des rares facs à proposer à la fois des licences de Lettres Modernes, Philosophie et Cinéma.
Voilà, ça c'est pour le début de l'année. Mais c'est surtout à la fin de l'année que tout ça redevient important si vous décidez de rejoindre la fac (je ne sais absolument pas comment les élèves qui vont en KH se débrouillent, donc je ne m'avancerai pas sur le sujet). Il y a l'histoire des crédits. Là non plus, je ne veux pas trop rentrer dans les détails, pour éviter de dire trop de bêtises (si jamais certains veulent rectifier ce que je dis, qu'ils n'hésitent pas à poster un commentaire sous l'article !). En gros, une année en fac vaut 60 crédits (30 crédits par semestre). D'après ce que j'ai compris, la prépa a adopté le même fonctionnement depuis assez peu de temps, et, lorsque vous finissez votre première année, la prépa vous 'donne' vos 60 crédits si elle estime que vous avez réussi votre année. Bon, en théorie, tout le monde a ses crédits, sauf les gens ayant abandonné la prépa avant la fin de l'année, les sécheurs chroniques et ceux qui ont arrêté complètement de bosser : normalement, même si vous vous rétamez magistralement pendant l'année, les profs vous donnent vos crédits à condition que vous fassiez des efforts. Là, je vais dériver sur mon expérience personnelle, parce que je ne suis pas sûre que ça se passe exactement de la même façon dans toutes les prépas.
A la fin de l'année, les profs nous ont distribué plusieurs papiers. Une feuille pour la fac avec au recto un pseudo bulletin de notes à remplir (notes / appréciations, sans classements ni rien, j'crois que la fac n'a pas tout compris à la prépa...), des cases à cocher pour dire si on continuait en KH ou pas et au verso une « feuille de validation d'acquis » où la fac vous dit à quel niveau elle vous accepte, et si vous avez des cours à rattraper. (Enfin ça c'est pour Paris III et pas mal de facs parisiennes, mais il se peut que les choses soient un peu différentes ailleurs). La prépa envoie cette feuille à la fac, qui vous la renvoie et vous indique si elle vous accepte en seconde année (en général, c'est le cas).
Si je me souviens bien, vous avez aussi le droit à une feuille qui décrit le contenu des cours, et dont je n'ai jamais trop compris l'utilité, vu que la fac ne la récupère pas. Mais il y a surtout une feuille magique qui atteste que vous avez bien vos 60 crédits, et que vous avez donc validé une année dans le supérieur. Et accessoirement, vous avez aussi une mention pour votre année. Je ne vais pas rentrer dans les détails (ce sera la surprise, ah ah !), mais d'après ce que j'ai pu voir, à peu près tous les élèves qui ont eu leur passage avaient mention B minimum (c'est A / B / C / D / E / F je crois). Bref, on ne sait pas trop à quoi ça sert, sauf si vous avez les dernières mentions, qui vous font perdre vos crédits. Bon j'avoue, ça m'a fait quelque chose quand je me suis dit que c'était peut-être la dernière mention TB (A) de ma scolarité... Voilà, je reviendrai dans un autre article sur cette feuille, à laquelle je voue un culte depuis qu'elle m'a permis d'entrer en L2 de Cinéma.

Pour ce qui est du passage en KH (quand on vient d'un lycée sans KH, je précise), comme je l'ai dit précédemment, je ne vais pas m'avancer. J'ai vaguement cru comprendre qu'il fallait se débrouiller un peu par soi-même et amener son dossier directement aux lycées convoités. Il y a des histoires de fiche A et de fiche B, de classement et tout, mais je vous avoue que je n'ai pas franchement suivi la procédure à l'époque... En fait il y a surtout trois points sur lesquels j'aimerais revenir.
D'abord, le passage en KH quand on vient d'une prépa 'orpheline', et qui plus est d'une 'petite' (quoique j'ai l'impression que ça se discute de plus en plus !) prépa. Beaucoup de gens déconseillent les petites prépas ou les prépas sans KH parce qu'il serait soi-disant plus difficile d'aller en KH ensuite. Pour vous donner une idée, mes anciens camarades de classes sont dispersés dans les KH de Henri IV, Fénelon, Condorcet, Ferry, Monet, Boucher, et plusieurs prépas de banlieue. Et d'après ce que j'ai comme retours, je n'ai pas l'impression que ceux qui ont atterri dans des KH particulièrement prestigieuses aient plus de difficultés que leurs camarades qui étaient déjà dans le lycée en HK. (D'ailleurs Valérie, si tu me lis et que tu trouvers le temps entre 2 DM et 3 khôlles de venir parler de la KH, j'attends ton témoignage !) En gros, si vous avez du potentiel et que vous êtes motivés, vous ne perdrez pas votre année dans une 'petite' prépa, au contraire ! Et quelque part, on peut même trouver un avantage à aller dans une prépa sans khâgne : il y a des élèves qui sont aujourd'hui dans des KH prestigieuses qui les avaient refusés après la Terminale... Je pense qu'un élève qui sort de Terminale et un autre qui sort d'une année d'HK ne sont absolument pas considérés de la même manière. Si je m'appuie sur les KH où sont allés des élèves qui avaient à peu près le même dossier que moi en HK, j'en déduis que j'aurais pu être acceptée par des KH qui ne m'auraient jamais prise après mon année de TL, tout simplement parce que je n'étais pas particulièrement bosseuse et que mon dossier le reflétait. Pour vous donner une idée, j'étais mieux classée à la fin de mon année d'HK qu'à la fin de mon année de Terminale, sachant que notre classe de TL comptait 26 personnes, et que même si beaucoup d'entre elles sont allées en prépa par la suite, le niveau n'était certainement pas plus élevé qu'en prépa. Bref, je me suis vraiment réveillée en HK, et j'aurais pu aller en KH sans problème si j'avais voulu. Et hop, un cliché en moins pour la route.
Ensuite (vous aussi, vous trouvez que cet article commence à être VRAIMENT long ? pensez un peu à moi qui vais devoir le relire à une heure où les pires fautes d'ortaugrafe ne me sautent pas aux yeux...), j'aimerais parler un peu des gens qui n'ont pas leur passage en KH. Parce que les petites prépas ne donnent pas de passage 'au rabais', au contraire, et c'est sans doute pour ça que les 'grandes' KH ne semblent pas méfiantes vis-à-vis des élèves des petites prépas... Je n'ai plus les chiffres en tête, mais il me semble qu'un certain nombre d'élèves n'ont pas eu leur passage en KH. Et bien les profs ont encouragé beaucoup d'entre eux à postuler tout de même en prépa, dans des 'petites' KH qui ne sont pas surchargées comme les grandes parisiennes et acceptent des élèves avec un dossier pas forcément excellent dans toutes les matières. Il y a pas mal d'élèves qui n'ont pas eu leur passage en raison de quelques points faibles, même s'ils étaient excellents dans une discipline. Et aujourd'hui, il me semble que la majorité des ex-HK de la classe sont en KH et s'y plaisent. Je ne vais pas m'étendre là non plus là-dessus, mais j'en retiens qu'il est tout à fait possible de faire au moins deux ans de prépa en passant par un petit lycée, même sans être systématiquement en tête de classe.


Voilà, j'ai l'impression d'avoir donné pas mal de détails, j'espère que j'ai été globalement claire... Si j'ai le courage, j'embraie sur un article qui parlera de mon expérience et de la façon dont la fac aime les élèves de prépa (si si...).

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